Class, le spin off de doctor who que personne n'a jamais attendu

Je suis fan de Doctor Who, et quand j'ai appris qu'il y avait un nouveau spin-off après le super Torchwood et le sympathique Sarah Jane Adventures et K9 et compagnie, je me suis dit pourquoi pas? et ça me permettra d'attendre l'épisode de Nöel 2017 pour dire adieu à Capaldi (snif). Attention, risque de spoilers.

Class, c'est la série dont personne n'a vraiment entendu parler, et que personne n'attendait. Littéralement. En effet, bons nombres des gens qui suivent la série originelle ont réclamé des spin-off, sur des personnages secondaires par exemple (Madame Vastra, Jenny Flint et Monsieur Patate du Pater Noster gang) ou des personnages principaux qui ne se sont jamais rencontrés (River Song et Jack Harkness), mais personne n'attendait une série sur l'école Coal Hill, dont on entend parler au premier épisode de la série (et là je parle de 1963), où Susan la petite fille du Docteur passe un peu de sa scolarité, et qui revient un peu à l'occasion du 50ème anniversaire car Clara Oswald, la compagne du Docteur de l'époque, était devenue par on ne sait quel miracle, professeur de littérature là-bas. Certains épisodes des saisons suivantes se passeront dans cette école.
Voilà le seul lien avec le Docteur.
Sauf que voilà, faire une série sur un collège d'ados en uniforme ça le fait pas trop. Du coup, on change le nom, pour devenir Coal Hill Academy, et ses élèves sont plutôt des étudiants. Bien plus racoleur pour accrocher un public un peu plus âgé, voir pré-adulte.
En gros, comme tout cela est orchestré par Steven Moffat, on pourrait simplifier par "je suis le showrunner, je fais ce que je veux et je vous zut bien cordialement".

J'avoue avoir été surprise par le pilote, car si on reste dans le cadre de la science fiction (une bande d'ados venu de tous les milieux sociaux -d'où le titre à double entente, class pour la salle de classe mais aussi pour la classe sociale- voire d'autres planètes, on est loin du spectacle à grand public de Doctor Who. En effet, même si le Docteur vient faire une apparition comme pour donner sa bénédiction à ce groupe un peu bancal, il semble ne pas du tout coller avec cet univers. Non pas qu'il est de trop, car heureusement il vient sauver le monde comme il le fait toujours, mais il arrive dans un contexte bien plus gore qui ne lui correspond pas. Dans cet épisode, nous avons tout de même en quelques minutes une étudiante qui se fait transpercer par un alien, projetant un seau de sang sur le visage de son petit ami terrifié et aveuglé, qui va se voir ensuite amputé d'une jambe, tranchée nette par le même alien dans un hurlement de douleur. Il parviendra à ramper par je ne sais quel miracle pour rejoindre les autres. Ah ça change du mad man in a blue box. Ce pauvre garçon va d'ailleurs être traumatisé (même s'il reçoit un jambe toute neuve du Docteur qui va se fiche royalement de son traumatisme, ce qui ne colle pas vraiment à son caractère), pour de nouveau être aspergé de sang quand il sera le témoin d'un nouveau meurtre d'alien. Cela devient presque un running gag très glauque. Heureusement pour lui au bout de trois épisode il va fricoter avec une autre (les ado ont une capacité de recouvrement formidable dis donc).

Que dire du reste de cette saison unique puisque la série n'est pas reconduite? Les épisodes s’enchaînent, se focalisant plus ou moins sur un des adolescents du groupe, où va se mélanger émoi amoureux, sentiments contradictoires, sautes d'humeur et disputes, saupoudré du fil conducteur d'une faille spatio temporelle d'où s'échappent tous leurs maux, telle une boite de Pandore qui rappelle un peu la faille utilisée dans la saison 5 de Doctor Who. Un peu de neuf avec du pas très vieux en somme.

Le point négatif primordial que je donnerais est que comme beaucoup de séries de SF, les aliens sont uniquement des gros méchants qui viennent détruire la Terre/les gens/tout le monde peu importe de quelle planète tu viens, alors que Doctor Who est une des rares séries qui a su mettre en avant l'image de l'alien (au sens large d'étranger à la Terre) comme un être avec des sentiments autres que la haine de la différence, et qui pouvait faire susciter chez le public de l'émotion (autre que la peur s'entend).

Je donne la moyenne car ça m'a permis de passer le temps, et finalement ce n'était pas si nul que ce que les critiques internet pouvaient en dire. Le groupe est varié, pas uniquement terrien, et on a des prémices de quelque chose qui pourrait être bien si ça ne tournait pas un peu trop autour de l'école, qui finalement enclave l'histoire plus qu'elle ne l'ouvre sur le thème du voyage, si cher au Docteur.