Choux Zen (Comment ? C'est pas comme ça qu'on fait l'humour dans les titres de critiques ?)

Alors voilà.
J'ai cru que cette série n'avait rien pour elle. Une idée de départ assez banale (le fameux "jeu" dans lequel on entre lorsqu'on reçoit une mystérieuse boîte et dont il est difficile, voire impossible d'en sortir), une production pas fofolle et un jeu d'acteur à la Heroes, avec d'ailleurs Milo Ventimiglia dans le rôle de Ian Mitchell.
Surtout pour moi, qui suis plutôt d'accord avec le nouveau sens que les chaînes essaye de rattacher au mot "série", qui se rapproche de plus en plus du cinoche.

Pourtant, CH:OS:EN m'a réconcilié avec le fait que la série est bel et bien un genre à part entière qui, à la différence du cinéma, doit non seulement être conçue de façon complètement à part (répartition de l'intrigue, gestion des persos, etc.), mais qui est également et surtout produite différemment ! Pour une série, il s'agit la plupart du temps d'un engagement à long terme pour la chaîne qui va bien vouloir la produire. Ainsi, il semble que quelque soit l'histoire prévue par le showrunner initialement, il devra forcément se plier aux exigences de la chaîne qui a pris le risque de le produire.

Alors oui, vous aurez donc compris qu'ici on ne parle non plus d'une série classique puisque chacune des 3 saisons ne compte que 6 épisodes d'une vingtaine de minutes. Cependant, je trouve justement que pour une prod' assez cheap (par Crackle, une sous-filiale de Sony pas spécialement réputée pour ses séries) et un scénario assez centré sur l'action, le tout est plutôt très bien mené !
Ce que je veux dire par là, c'est que les scénaristes ont pris le parti-pris de mettre l'action au service du récit. Ainsi, même si toutes les morts sont justifiées (et il y en a !), on ne s'appesantit que sur les plus importantes, celles qui font évoluer les personnages principaux.

Oui parce que là aussi c'est quelque chose qui est notable : le récit ne se centre pas uniquement sur un personnage au fil des saisons ! Même si tout commence du point de vue de Ian Mitchell et sa petite famille, chaque saison apporte son lot de nouveaux acteurs, ce qui est l'occasion de voir d'autres nouveaux joueurs rentrer dans le jeu. Évidemment, ce contenter de suivre leurs péripéties séparément n'aurait eu aucun sens, on se doute donc bien que ceux-ci sont destinés à se rencontrer, voire à se confronter.

Les points faibles ? Pour des épisodes courts, l'intrigue est assez bien amenée mais il faut bien avouer que la manière dont c'est fait est parfois assez lourde, aka "on nous prend un peu pour des neuneus". C'est cet aspect que je n'aime pas trop dans ce genre de série : on veut que l'on comprenne tout du premier coup, et c'est ce qui nous permet d'anticiper la suite de manière trop évidente.

Les points forts ? Le rythme est assez dingue, et les twists sont assez bien répartis (ceux de fin de saison sont assez balèzes - cf s2 -, bien qu'attendu pour certains - cf s3 -). Les personnages aussi : menant initialement leur petite existence tranquille, insouciants, on les voit petit à petit se transformer chacun à leur manière pour s'adapter au jeu, et il gagnent par la même en charisme. Certains pètent des câbles en voyant leurs proches disparaître un à un, d'autres jouent le jeu et deviennent de véritables machines à tuer.

En somme une petite série pas très très connue, et qui vaut le détour "en tant que telle". On n'est cependant vraiment pas non plus dans la même cour qu'Utopia, True Detective ou Fargo, ne serait-ce qu'au niveau esthétique évidemment.

Et apparemment bonne nouvelle, la série serait renouvelée ! :)