Ceci n'est pas une défaillance de votre téléviseur

Nous contrôlons les horizontales et les verticales ...

Je regarde doucement cette série dont je n'avais absolument pas entendu parler et que j'ai donc découvert totalement par hasard ( qui fait bien les choses comme tout le monde sait ).

Saison 1

Mike Painter revient dans la ville qui l'a vu grandir alors que le mystère de Candle Cove se manifeste : des enfants voient une émission en dehors des chaines d'émission présentant des marionettes.

Alors que dire ? On peut parler de l'histoire. Elle est bien ficelée et se permet des surprises sans en rajouter. Pas d'horreur bon marché ici mais un thriller qui tient en haleine sur 6 épisodes rondement menés. Côté histoire c'est très bon, pas speed ( moi j'aime bien ça permet de s’imprégner de l'univers ) mais bien maitrisé. L'horreur en elle même n'est souvent présente que par touche donc pas de gore inutile et agaçant.
J'ai bien aimé l'histoire mais clairement ce qui mets une claque dans cette saison c'est la photographie. Ca faisait longtemps que je n'avais pas vu une telle qualité de photographie dans une série. Les couleurs sont parfaitement restituées et ont un piqués exceptionnel. Sans parler des jeux de focale tout le long des épisodes qui sont parfaitement maitrisés. Techniquement on est proche de ce qui se fait dans les pays nordique et qui leur donne une touche si spécifique. Sauf qu'ici on est aux USA ...

Bref, une première saison excellente et parfaitement jouée. On est pas dans les standards de l'industrie et c'est plutôt positif.

9/10

Saison 2

Et on continue sur cette série atypique au format résolument court ( c'est pas plus mal, on ne perds pas de temps en sous intrigue bancale ).
Cette seconde saison démarre sympathiquement sur une histoire de maison qui avale les gens ( et les recrache ailleurs ou nulle part, on ne sait pas trop au final ). Du côté de l'image, il y a toujours ces couleurs étranges que j'apprécie même si on les perçoit moins ( moins de couleur donc ça se sent moins ). C'est toujours propre visuellement et on a même un poil plus de gore, encore que ça reste sage.
L'histoire est intéressante et la saison prend bien soin de clôturer le schéma narratif concernant Jules et Margot en fin de saison donnant par la même l'explication sur l'apparition des monstres. Pas besoin d'être un fin psychologue pour comprendre en tout cas ( vu que j'ai compris sans problèmes ).
Pas mal de fois la série laisse planer le doute sur là où sont réellement les personnages et même si à plusieurs reprises il est dit qu'ils sont dans la maison ce n'est pas bien clair. Mais ce flou n'est pas gênant.

Un petit bémol sur cette saison sur plusieurs aspects tout de même :

• Le nom de la série n'est pas franchement perçu ici. Au début de la saison les personnages expliquent très rapidement avoir reçu des vidéos sur téléphones ( d'où le channel zero ) et puis c'est à peu près tout. C'est dommage parce que l'on s'éloigne un peu de la justification de base.
  
  • Certains personnages ne sont pas franchement ... intéressants. JD par exemple est le prototype du personnage à baffer ( je n'ai pas parlé de Kylo Ren dans Star Wars mais j'y ai fortement pensé ). Heureusement que John et Seth permettent de ramener l'attention sur quelque chose de plus profond.
  
  
  • La maison manque de mordant. Sans passer dans le gore pur et dur, l'intrigue aurait pu un peu forcer la pression psychologique d'autant que certains passages valent le détour.

Bref, une bonne saison à mes yeux ( et elle n'est pas aimée ) mais ça aurait valu un peu plus de travail.

8/10

Saison 3

La pensée que j'ai eu passé la première moitié c'est que cette saison n'était vraiment pas faite pour les végans mais que les autres allaient le devenir.
Clairement la saison 3 a poussé le curseur au niveau du gore et ça rigole moins.
Du côté de l'histoire, on revient sur de l'horreur un peu Lovecraftienne. C'est intéressant si on excepte le début un peu longuet et pas forcément bien fait.

Les personnages ne sont pas prévisibles et la fin n'est pas du tout celle que l'on aurait pu prévoir à la base ( ce qui est bien ). Le flic ( dont j'ai oublié le nom ) et la propriétaire montrent une progression qui vaut le détour tandis qu'Alice est le personnage le plus changeant de l'histoire.

Bref, une saison inattendue qui rebat les cartes. Côté photographies j'ai trouvé que l'on perdait un peu au début mais ça se redresse durant la saison pour finir sur des épisodes clairement bien foutus.

8/10

Saison 4

Jusque là la série arrivait à conserver un certain niveau et un intérêt particulier.
Clairement la saison 4 est la saison de trop à mes yeux.
D'un point de vue visuel, ça chute terriblement avec des effets recyclés de la saison précédente et un abus d'utilisation de rotation de caméra ( de temps en temps ça va, plusieurs fois par épisodes c'est chiant ).
De plus, la série commence à intégrer des scènes de sexe qui n'apportent rien ( enfin sauf une à la limite ) et du gore de série B qui fait plus ridicule qu'autre chose ...
A côté de ça le scénario est assez prévisible et je crois que dès la première fois que j'ai vu le frère je me suis dis que ça clochait. Rien ne va dans son comportement et je ne sais pas mais un personnage qui annonce qu'il loue une maison le temps de faire une thèse ça ne tient pas debout ( à moins qu'aux USA on soit très bien payer pour faire une thèse ... ). Mais aucun personnage ne le trouve louche, tout va bien ...
Je passerais sur le côté malsain de l'inceste ici ( aucun personnage ne le dit et pourtant c'est bien présent ).
Bref, le dernier épisode est une catastrophe et à part le côté jubilatoire du premier combat de titan il n'y a pas grand chose à en retenir.

6/10

Au final Channel Zero est une série qui a mes yeux aura très très bien démarré puis ce sera étiolé au fur et à mesure du temps. Enfin il semblerait que ma critique n'aille pas dans le sens général qui veut que la première saison soit chiante au possible mais ça n'empêche que les saisons suivantes perdent progressivement en qualité.