A little tale I'd like to call...
(Ceci n'est pas une critique spoiler-free. Si vous avez déjà envie de voir la série, d'une vous n'avez pas besoin que je tente de vous convertir, de deux vous feriez mieux de ne pas lire afin de profiter de la série en vous prenant tous les twists in da face. Ah ! tant que j'y pense... N'oubliez pas Angel, qu'on ne peut pas véritablement détacher du Buffyverse — si vous voulez faire les choses bien, je peux vous communiquer la liste reconnue pour les cross-overs et autres bazars.)
J'ai cru m'étouffer à la vue de la moyenne générale — oh, également à la vue du titre ; Buffy contre les vampires, seriously guys ? Vous n'essayez même pas de combattre le titre qui l'a définitivement accolée à une certaine réputation ? Moi qui me bats chaque jour contre l'oppression familiale en la matière, je suis terriblement déçue. C'est vrai, quoi ! Non seulement certaines personnes aiment cette série alors qu'elles n'ont aucun goût, mais d'autres aux goûts plus sûrs ont également des préjugés ! De quoi vous dégoûter de la race humaine... #snobismeparty
L'opinion majoritaire concernant Buffy, que je retrouve à chaque discussion sur le sujet, c'est qu'il s'agit d'une blondasse à la taille aussi fine que la cervelle qui vainc de vils monstres et passe le reste de son temps à french kiss avec son mec, un vampire ensouled et ténébreux, au front large et aux muscles d'acier, torturé par un passé douteux. D'abord, pour être tout à fait juste, Angel est loin d'être un des principaux personnages. Après trois saisons, attendez-vous à le voir arpenter les égoûts de Los Angeles. De plus, si leur relation est souvent lassante, elle se trouve véritablement transcendée par les cross-overs entre Los Angeles et Sunnydale, et par une ultime réplique dans l'ultime épisode des aventures de Buffy Summers. Bon, pour citer un de mes fellow fans, de ceux qui tentent de défendre Whedon : Besides, this is Joss Whedon, the guy who created a show about a blond Valley Girl that kung fu's vampires and made it one of the most dark, dramatic, gutwrenching TV shows of all time.
Je suis quasiment sûre qu'en trois épisodes (pas ceux du début, hein, la première saison est un sommet du kitsch — et oui ! je le redis, j'aime Buffy au premier degré, même cette première saison...) extirpés de la saison quatre, cinq et six, je pourrais aisément convaincre 98% des détracteurs. Pour ceux que ça intéresse, je pensais à Hush, The Body et Once More, With Feeling. Awh, OMWF... OMWF, c'est un musical de quarante-cinq minutes, qui pourrait presque exister seul, tant il est cohérent, fluide et génial. OMWF, c'est du pur produit Whedonnien, avec un art de la comédie musicale proprement époustouflant, des rimes en veux-tu en voilà, et des chansons qu'on peut très bien écouter sans lien aucun avec les personnages, des chansons qui hantent et nous font coucou aux moments-clés de nos vies... Sauf que lorsqu'on voit OMWF dans le cadre de la série, après avoir vécu avec ces personnages pendant déjà six saisons, plop ! un miracle s'opère. Vous voulez connaître le meilleur remède contre le stress ? Tralala.
D'ailleurs, parlons des personnages. C'est vrai que Sarah Michelle Gellar a la moue omniprésente et parfois un timbre de voix franchement agaçant. Oui, elle est blonde, et mince, et musclée, et son ventre est plat. Et je suis obligée d'acquiescer, elle est populaire auprès des gar... Mh, nope. Buffy n'a rien de l'icône du lycée, avec option cheerleader et un diplôme en gloss fraise. Elle l'était. Ce qui importe, ici, c'est les évolutions. Je connais mieux Willow, Xander et Spike que la plupart des gens que je côtoie. Ils m'ont fait rire comme personne d'autres, ils m'ont déçue et j'ai appris à accepter leurs défauts. Je me suis relevée avec eux de leurs épreuves et des miennes, et j'ai eu envie de vivre. Après sept saisons de Sunnydale, et cinq de Los Angeles, après deux finaux parfaits, après huit mois, j'avais moi aussi aimé, j'avais moi aussi trahi, j'avais moi aussi mourru, et moi aussi, j'avais vécu. Et même si le combat est trop inégal, même si la lutte est déjà perdue, telle Gunn, j'ai envie de me battre. De me secouer. De chanter dans un parc ou dans un tombeau avec mon amoureuse ou mon amoureux futur(e). De grandir. De vivre.
Et ça, les amis, c'est un joli cadeau. Pas dans le sens émo repentie, mais plutôt dans le sens : il y a peu de séries qui donnent cette envie-là. Et à tous ceux qui n'ont toujours pas compris, je le dis once more (with feelings) : regarder une série, ça n'est pas passer des heures à se bousiller les yeux devant un écran alors qu'on pourrait flâner aux papillons et apprendre à jouer du bouzouki. Regarder une série, c'est voyager.