BOSS
7.6
BOSS

Série Starz (2011)

Sur le papier (partons du principe selon lequel Farhad Safinia écrit ses histoires sur du papier) Boss a tout de la promesse impossible à tenir un peu comme quand on affirme que l'on va aller péter un scandale face à un commerçant et que l'on se retrouve tout penaud à faire "oui, euh, bonjour, c'est à dire que, bon...". L'intention de départ est sincère mais sa concrétisation bien plus difficile à mettre en oeuvre. Comme dans The Shield, le personnage principal se coltine un lourd secret qui lui explosera forcément un jour à la gueule et comme dans The Wire, la ville (ici, Chicago) dans laquelle se déroule l'histoire se destine à jouer un rôle prépondérant dans le déroulé narratif. Ajoutons à cela qu'à l'instar de l'excellente The West Wing, on nous propose une belle plongée dans le monde impitoyable des arcanes de la politique (mais en beaucoup plus trash).

Face à trois séries aussi majeures qu'indispensables (osez penser le contraire les forces spéciales du bon goût viendront vous coller deux balles dans la nuque) on s'attend forcément à un season finale aussi percutant qu'un "oui, euh, bonjour, c'est à dire que, bon..." pour ensuite apprendre, deux mois plus tard, que les scénaristes se sont tous pendus à un radiateur (pas forcément le même) tout honteux d'avoir osé se confronter aux plus grandes légendes de la télévision.

Pas du tout.

La magnifique introduction de l'épisode pilote définit les enjeux de la série en une poignée de secondes et donne tout de suite le ton : on ne va pas beaucoup se marrer en regardant Boss. D'ailleurs on ne va tellement pas s'en fissurer les zygomatiques que l'on va plutôt passer des séances de 43 minutes à s'indigner, à avoir envie de frapper des gens, bouffer son canapé et pendre tous les scénaristes à un radiateur (pas forcément le même) pour oser nous infliger un tel ascenseur émotionnel. On éprouvera de la compassion autant que de la haine pour le maire Tom Kane sans jamais parvenir à déterminer si on veut le voir crever lentement sous les roues d'un autobus ou continuer sa route envers et contre tout. Une ambivalence qui rappellera des souvenirs aux fans de The Shield tant le parallèle avec le personnage de Vic McKey est évident.

Après 8 épisodes et une conclusion (up)percutante, on ne sait plus qui aimer, qui croire et, bon sang, on ne sait tout simplement plus grand chose si ce n'est que Boss affiche un casting parfait, des épisodes tous plus intenses les uns que les autres et une finesse d'écriture digne de ses illustres modèles. Et avec une telle rampe de lancement et de redoutables enjeux déjà posés pour la deuxième saison, on ne voit pas très bien comment Farhad Safinia pourrait se rater en écrivant sur ce papier qu'il aime tant.
yavin
9
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le 28 déc. 2011

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