Une véritable ode sur la réflexion de la vie par la mise à l'épreuve.


L'amour n'est rien d'autre qu'une complainte triste.



Blue Submarine 6 est un manga signé Satoru Ozawa adapté en toute liberté en une série de 4 OAV par le réalisateur Mahiro Maeda sur un scénario de Hiroshi Yamaguchi produit par le studio Gonzo. À sa sortie en 1999 Mahiro fait fort avec Blue Submarine 6 livrant une saga techniquement recherché et visuellement entreprenant mélangeant la 2D à la 3D chose encore très rare dans les animations manga.


4 épisodes d'une durée chacune de 35 minutes environ parfaitement composé où l'action est subtilement choisi et amené de manière à ne gâcher aucune seconde. Seulement la série passe vite, très très vite et cela n'aurait pas été de trop de voir deux ou trois épisodes de plus afin d'avoir un peu plus de précision sur quelques points même si c'est assez clair.


Une histoire futuriste apocalyptique où la terre est entièrement recouverte par les flots dus à la fonte glaciaire où l'espèce humaine (les rares ayant survécu) se retrouve face à des créatures mi-humaines mi-animales tout droit sortie des oeuvres de L'île du docteur Moreau.


Un cadre eschatologique idéal mettant en avant un conte écologique sur l'acceptation de la différence et des conséquences d'une finesse remarquable empruntant des airs poétique parnassien noble et lyrique.


Le récit est construit de manière intelligent gardant continuellement flou le contexte du pourquoi du comment (même si le contexte est posé), ne décelant que partiellement les aboutissants jusqu'au final, nous tenant en haleine habilement jusque-là.


L'ensemble des personnages sont remarquablement bien écrit, pourvu d'une narration mature, perplexe et incisif dressant rapidement avec efficacité la substance des divers protagonistes par des psychologies caractéristiques non statique évoluant dans leurs psychés, événement après événement au fur et à mesure des péripéties. C'est ainsi que les blessures profondes de chacun finissent par nous apparaître délivrant toute la puissance émotionnelle de l'intrigue.


Le doublage vf est étonnamment bon, réussissant à pourvoir une épaisseur supplémentaire.


Tetsu Hayami est le héro de cette fresque poétique catastrophique, pourvu d'une personnalité intéressante et peu vu dans d'autre série, laissant transparaître une profondeur bienvenue. Il est appuyé par son acolyte la jeune et forte tête Mayumi Kino. Les antagonistes principaux, Zorndyke ainsi que son fils Verg chef des créature marines sont une totale réussite en termes d' écriture.


Si Blue Submarine est une congratulation c'est avant tout grâce à ses personnages qui amènent la délicatesse, perspicacité et sophistication à la finalité et profondeur de l'histoire.


Niveau technique Blue Submarine est un petit bijou artistique, le design des personnages ainsi que leurs fluidités de mouvement sont superbes, ne cherchant jamais à parodier le physique par une déformation burlesque afin de conserver cette atmosphère réaliste et sérieuse. Le travail autour de la conception des créatures marines est bluffant.


Le plus déroutant vient des décors comprenant la conception des eaux marines qui mélangé au chara design ainsi qu'au petit jeu de 3D offre des plans savoureux à la texture visionnaire. Certes la 3D autour de la conception des machines guerre laisse un peu à désirer chose pardonnable au vu de son époque de création offrant tout de même une mise en scène de Mahiro Maeda qui se contemple avec délectation de par sa colorisation magnifique.


Les scènes de batailles sous-marines sont dynamiques et rythmée appuyé par de bonne ost jazzy rappelant dans sa poursuite et conception un peu Cowboy Bebop. La mise en scène apporte un bonus artistique saisissant rendant les batailles navales très intéressant.


Blue Submarine offre des séquences extraordinaires dans leurs consistances tant elles sont visuellement splendides et scénaristiquement imprévisible comme avec le premier générique de fin appuyé par l'ensorcelant ost Mina soko ni nemuru ou encore durant


la superbe scène finale de l'épisode 1 où Tetsu Hayami sauve Mutio la créature marine d'une mort cruelle d'asphixi ainsi que de sa camarade prête à l'abattre pour finalement la remettre à l'eau ce qui créera un lien entre les deux.


Une séquence intimisme et profonde parfaitement réalisé. Où encore comme avec la confrontation finale entre Tetsu, Mayumi, Zorndyke et Verg qui


offre un spectacle touchant où Verg pleure la mort de son père se défoulant sur le héro qui clame la fin de la guerre par la tolérance de leurs différences.
''L'avenir ne dépend que de nous, nous pouvons changer le monde.''
Une scène poignante où Verg finis lui même par accepter en la mémoire de son père la paix même si il déteste les hommes.


Le spectacle est relégué au second plan accordant plus de place à son message.


Enfin je terminerai par les différents ost. Des titres efficaces et entraînants, mettant littéralement le feu avec du son bien funky qui donne envie de participer aux affrontements comme avec les titres Kurayami ni Kiwokeru, Chigireta Fuhyou, Shingeki...


Sont aussi à retenir des titres plus envoûtants et hypnotiques nous envoyant dans des limbes profondes telle que la fameuse Mina soko ni nemuru, Pole Shift chitei no Taidou (tout droit sortie d'une diabolisation à la Berserk)...
Et je n'en site que quelques unes car l'ensemble des ost sont vraiment un plaisir à écouter, du gros travail sur ce point avec des experts du funk trompettiste.


CONCLUSION:


Blue Submarine No.6 est une série pétillante faisant preuve d'une maturité saisissante à la nuance hautement dramatique. Une oeuvre faisant réfléchir amenant son lot de surprise dans une réalisation de talent. Une fable poétique qui ne conviendra pas à celui qui n'aime pas lire entre les lignes ne cherchant que de l'action et de l'amusement.



Un thriller fantastique de science fiction profond dans sa trame à voir absolument.


B_Jérémy
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le 12 juin 2019

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