EDIT: Les dernières saisons, 4 et 5, me semblent beaucoup moins bonnes que les 3 premières, ma critique, et ma note porte donc sur les trois premières saisons.
Série? Enfin, plutôt succession d’histoires indépendantes. Ce schéma est une force: plutôt que d’être prisonnière d’un arc narratif, la série à la liberté de produire des oeuvres ayant chacune son identité propre. Ça change des saisons de séries à 10 ou 20 épisodes où finalement la valeur scénaristique ou artistique de certains épisodes tend vers zéro (il suffit de se rappeler de ces épisodes de GoT où il ne se passe presque rien...).
Souvent qualifiée de dystopique, je suspecte plutôt son auteur, Charlie Brooker, d’être incroyablement lucide sur notre société actuelle. Dès son épisode pilote en 2011, pour ne citer qu’un exemple, Brooker imaginait qu’un homme, se revendiquant « artiste politique », puisse humilier publiquement le Premier ministre britannique en s’appuyant sur les médias et les réseaux sociaux (rings any bell? guess we already forgot Griveaux).
Loin d’être « anti-technologie », Brooker l’avouait lui-même lors d’une interview, c’est plutôt un geek. Il ne voit pas ses épisodes comme une condamnation de la technologie, mais plutôt comme une manière de prendre du recul sur ce que nous vivons, comme une expérience cathartique.
Enfin, que dire sur la qualité des épisodes... sinon qu’ils sont merveilleusement écrits, joués et qu’on n’en ressort jamais indemne?
Il est préférable de consommer cette série à petite dose, tant les épisodes sont denses en signification. Aussi parce qu’on peut peut être se sentir légèrement glauque après chacun d’entre eux.
Encore que... Black Mirror arrivera à vous surprendre en changeant parfois la tonalité. L’épisode San Junipero (saison 3) restera sans doute pour un bon moment mon favori de la série, si ce n’est de toutes celles que j’ai pu voir.