15 ans après je revois cet animé dont je gardais très bon souvenir.
Evidemment, tout le monde commence par regarder cette série en étant intrigué par la tenue de Rebby, ses gros flingues et son regard sadique. Et puis, on se rend compte que ce n'est pas qu'une série sur une fille avec des gros flingues.
La première saison est ce qu'on peut faire de plus réaliste sur la vie de pirate : des périodes de recherche au milieu de l'immensité de la mer et des accès d'action frénétique.
Rebby n'est qu'une tête de gondole : le véritable héros de cette série, c'est la ville fictive de Roanapur, port philippin où toutes les mafias et tous les vices du monde semblent s'être donné rendez-vous. Plus on avance dans la série, moins on s'accroche aux héros en faveur de cet environnement si coloré, miteux et particulier. L'environnement est vraiment reproduit de manière réaliste, avec des petites échoppes au rideau de fer tiré, ces grandes avenues de béton bordées de palmier, ces tripots qui s'allument la nuit.
Mon seul vrai bémol vient des méchants, toujours très stéréotypés (une maid ! un couple de jumeaux psychopathes, un samouraï, etc...).
Quant aux scènes d'action, elles demandent une forte suspension d'incrédulité (davantage que Gunsmith Cats), mais la tension narrative est bien gérée. C'est un animé où une action peut dégénérer, où les héros peuvent perdre le contrôle de leurs actions et faire des choses stupides. Comme le feraient sans doute de vrais mercenaires philippins.
Le générique de début complètement nihiliste et le générique de fin, bizarrement triste sont mémorables.
La fin de la seconde saison vous prend à rebrousse-poil : on quitte Roanapur pour aller au Japon, avec une histoire un peu longuette de jeune fille qui doit reprendre la tête d'un clan yakuza mal en point. C'est une drôle de manière de dire au revoir à la série et à son chouette univers, mais pourquoi pas. J'aime beaucoup le moment où Rebby reprend des gamins qui jouent avec des flingues en leur expliquant que ceux qui se prennent une balle ne sont pas projetés en arrière : ils tombent juste sans force. Ce goût du vérisme est ce qui fait le vrai charme de la série.