Big Little Lies
7.7
Big Little Lies

Série HBO (2017)

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Alors voilà. Je me reconnecte sur SensCritique après plusieurs mois d'inactivité pour contrebalancer les critiques dithyrambiques que je lis ici ! Il faut bien que quelqu'un le fasse non ? :)


Des 9, des 8 à foison, 8.6 sur IMDB... Ça sent l'effet de mode tout ça !


La série était, il est vrai, prometteuse. Un contexte très intéressant (Monterey et ses décors époustouflants, les nouveaux riches de la Silicon Valley, les enfants gâtés), un conflit anecdotique qui se transforme en bombe à retardement, un suspens, un crime. J'y ai cru.


Mais très vite... Et bien... On s'ennuie. Oui oui.


Le reproche principal que j'ai à faire à cette série est le manque de crédibilité des personnages.
Allez quoi. La fille de Madeline (Reese Witherspoon), elle a quoi ? 6 ans ? 7 ans ? Et elle se comporte comme une petite adulte aux goûts musicaux ultra-balèzes, qui fait des playlists à ses parents, et déniche des pépites musicales comme si elle avait baroudé toute sa vie.
Dans mon souvenir, à cet âge-là, on écoute tous:
- de la musique pour enfants OU
- de la merde pour ados (boys bands et tout ça) OU
- ce que nos parents écoutent.


J'y crois pas du tout, à son personnage ! Quelqu'un y a cru ? ...Et puis elle a ce petit côté Little Miss Sunshine qu'on nous a déjà resservi jusqu'à écoeurement... La indie-credibility... Je n'en puis plus !


Même chose pour la plupart des autres enfants. Je dis pas, il y a des enfants très intelligents pour leur âge. Mais là... Ils discutent avec leurs parents comme si leur développement mental était achevé : de sexe (Ziggy et sa mère), de beauté physique (les jumeaux et leur mère), de musique (cette petite chieuse de Chloe Mackenzie donc), et j'en passe.


J'ai l'impression que la série veut dénoncer une certaine folie des enfants-rois (tout part d'un conflit entre enfants dont se mêlent les adultes); mais elle vénère ces mêmes enfants-rois: on ne met pas en scène des enfants, mais des adultes de petite taille.


Il y a d'autres problèmes de personnages. Par exemple le gars, là, dans son café... Tom-le-hipster-qui-fait-des-macchiatos...

Il sert à quelque chose ce type, dans le scénario ?
Fait-il évoluer l'histoire dans un sens ou dans l'autre ? Non.

Est-ce qu'il est marrant ? Est-ce qu'on s'attache à lui ? Alors au moins, est-ce qu'on le hais ? Même pas.
Insipide et insignifiant, le gars. Nat Bussichio, dans Beverly Hills, c'est un rôle à Oscars, à côté.


Bonnie Carlson : Jolie, intelligente, parfaite, bio-écolo-tout-ça-tout-ça. En plus à la fin on voit qu'elle chante super bien. Ouaip. Ok. Une faille ? Un truc ? Elle roulerait ses crottes de nez ? Ou quelque chose qui nous montrerait que c'est un humain et pas un robot ?

Nope. Elle est présentée comme une sorte de déesse parfaite; ça n'a pas d'intérêt et on ne s'attache pas du tout à elle.


Bref; il y a, dans cette série, un problème de personnages.

On ne s'identifie pas à eux, on n'y croit pas. Il y a vraiment ce côté carton-pâte, mécanique, qui fait qu'on rentre pas en résonance avec beaucoup d'entre eux (cela concerne plutôt les seconds rôles, c'est vrai).


L'intrigue : en gros on comprend qu'il y a eu un meurtre dans cette petite communauté bourgeoise. Que tout est parti en sucette. Et la série que l'on vit est en fait un flashback.

On veut donc savoir : qui est mort et pourquoi (un bon vieux Cluedo en somme): c'est finalement ce qui nous garde assis devant l'écran.

Et puis à la fin, on sait. Et on fait : ok. Bah super quoi. Tout ça pour ça ?

Ben moi je me sens un peu arnaqué hein. Et ce suspens (on nous rappelle sans cesse qu'il y a eu un meurtre et que la situation était explosive), il est tout à fait artificiel.


Alors juste après le dénouement; c'est génial parce qu'il y a une sorte de métaphore entre la violence des gens et puis des vagues qui s'écrasent sur des rochers, avec un montage de plans en alternance (gens/vagues/gens/vagues).
C'est bien lourdos et puis on pense au générique (y'a des vagues au générique d'ouverture)...
= métaphore du conflit !!! ME-TA-PHO-RE.
Profond comme une piscine à boudins.


J'ai aimé : Parce que je ne fais pas cette critique juste pour démolir...
Je pense ce que j'ai écrit : ils ont loupé le coche. Le pitch est bon sur papier, mais ils ont foiré leur série.
J'ai aimé, donc :
- en évitant de spoiler: quand ça commence à partir en sucette dans le couple de Céleste (Kidman). La première fois... On est bien sous le choc.
- à plusieurs moments vers l'EP 4 ou 5, il y a des passages de "rêve" : très réussi, très poisseux, flippant (Madeline devant le rocher) ! J'aurais aimé que la série développe plus cet aspect onirique un peu angoissant.


Mon verdict :
Je joue ici d'un SUSPENS haletant... Est-ce que j'ai aimé ou pas ? (Visualisez une vague qui s'écrase sur un rocher)... Je dois avouer... (vague)... que... (vague)... j'ai pas DU TOUT aimé la série ! Voilà voilà.


Et puis à propos du générique : quelle chiotte le morceau de musique qu'ils ont choisi. A mon avis c'est Chloe Mackenzie qui l'a proposé. J'ai pas réussi une seule fois à le regarder en entier.

gordie
4
Écrit par

Créée

le 4 juin 2018

Critique lue 988 fois

8 j'aime

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gordie

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