On n'y "BEAT" que dalle !

Une série bien évidemment entièrement centrée sur Berlin et qui plus est sur la techno berlinoise et la culture alternative, ça sentait d'ores et déjà l'échec à plein nez avant même que la série ne voit le jour et ce malgré tout le fric colossal qu'a pu investir Amazon Prime là dedans mais très franchement rien ne laissait présager un résultat aussi catastrophique que celui-ci...
Ils auraient tout aussi bien pu appeler ça "Berghain" tant qu'on y est, histoire de rendre le truc encore plus vendeur parce qu'il est tout bonnement parfaitement risible d'essayer de manière aussi désespérée et pathétique de surfer sur l'engouement actuel qu'il y a autour de Berlin et de la techno comme c'est ici le cas. Il n'est pas vraiment nécessaire de s'attarder sur l'intrigue totalement incohérente au possible et sur les dialogues complètement absurdes (qui font d'ailleurs généralement irruption au moment où on s'y attend le moins) mais pour la faire courte : C'est l'histoire d'un jeune berlinois vraiment très très cool, il est d'ailleurs tellement cool et il a tellement la techno dans la peau que tout le monde le surnomme "Beat". Censé gérer un club à Berlin, il passe cependant le plus clair de son temps à faire la fête à l'intérieur de celui-ci et se lève par conséquent tous les matins avec une gueule de bois pas possible et se voit donc contraint de prendre un petit rail de coke dès 9 heures afin de reprendre le rythme. Or, et c'est vraiment là qu'interviennent un minimum les scénaristes pour tenter de masquer le fait que cette série n'est pas qu'une gigantesque publicité pour touristes façon "Sexe, drogues et techno à Berlin", il se trouve que le jeune berlinois très très cool en question va se retrouver (on ne sait d'ailleurs pas vraiment trop comment ni pourquoi) malgré lui au coeur d'une gigantesque affaire de trafic d'organes et va de ce fait devoir faire face à un mafieux allemand vraiment très très méchant. A chaque épisode, on est donc amené à suivre les aventures extraordinaires du jeune "Beat" qui, du fait des deux neurones qui lui reste, semble avoir également beaucoup de mal lui aussi à comprendre l'intrigue de la série mais c'est de toute façon à chaque fois (vraiment comme par hasard) l'occasion pour nous d'effectuer une petite visite touristique de Berlin : on se Balade sur la Spree et on admire le Reichstag, après quoi on marche un peu près du Pergamonmuseum avant de retourner dans le quartier de Kreuzberg pour aller en club car ne l'oublions pas "Beat" reste un type vraiment très très cool....
Plus sérieusement, au delà du fait que toute la série n'est donc qu'une gigantesque publicité pour touristes, ce qui choque vraiment et qui rend le visionnage impossible ce sont les incohérences scénaristiques hors du commun qu'on y rencontre. Afin de faire avancer l'intrigue les personnages sont amenés soit à faire des trucs tout bonnement insensés, soit à nous faire part de leurs diverses méditations philosophiques sur l'existence. En définitif, là où par exemple une excellente série comme "Counterpart" nous permettait d'appréhender la période de la guerre froide à Berlin sous un tout autre angle et donnait par conséquent un réel intérêt quant au choix de la ville, "BEAT" ne nous apprend strictement rien sur Berlin. Là où une série comme "Sense8" nous offrait la possibilité de plonger dans l'univers LGBT et dans celui de la culture alternative, force est de constater ici que l'on en apprend encore moins sur la musique techno si ce n'est qu'apparemment il est vraiment absolument indispensable de prendre toutes les drogues possibles et imaginables pour en apprécier les différentes nuances et subtilités.
Une série que Canal + (que l'on sait fan des séries "branchées" dans ce style qui ne contiennent uniquement que des scènes de sexe et de violence totalement gratuites) s'empressera très probablement d'acheter et de diffuser très prochainement en France.