Arnold et Willy
5.5
Arnold et Willy

Série NBC (1978)

Le concept de dame Patronesse, poussé dans ses derniers retranchements. Car oui, Monsieur Drummond est une dame patronesse. La main sur le coeur et sur ses milliards de dollars, il choisit de partager sa bonté incommensurable et d'ainsi accomplir son devoir de WASP en adoptant des petits noirs très pauvres (et très cons, sinon ça ne serait plus une comédie mais un drame de Spike Lee), dont l'un est tout de même affecté de nanisme.

Dans Arnold et Willy, l'immense bonté de Monsieur Drummond efface tout. TOUT ! La misère sociale, la drogue, la prostitution, le nanisme, la coupe de cheveux de la boniche, les guest star miteuses, il n'y a aucune situation qui ne débouche pas sur quelques paroles paternelles et équilibrées de l'invraisemblable ouragan paternaliste Drummondoïdal. Le triomphe de cette civilisation enracinée au coeur de la renaissance humaniste, qui place la bonté, le recentrement sur l'homme, la notion même de progrès sur l'entraide, a accouché pendant huit saisons de cette figure christique : Monsieur Drummond. Fiction parabolique délirante d'un optimisme hystérique, chaque pantalonnade sera sèchement mais avec une bonté mormone transformée en oeuvre de progrès. Main dans la main, grands, petits, noirs, blancs, tous marchent vers le destin commun qui vise à la création d'un mode propre, beau, feutré et béat. Adopté comme Petit Livre Rouge par les élites actuelles, Arnold&Willy, arquebouté autour de la déification de Monsieur Drummond, créerait une société utopique ou chaque nain aurait sa place, ou chaque farce serait remise dans la perspective morale de ses conséquences, ou chaque WASP troquerait sa carte du Parti Républicain pour celle de parrain d'un village d'enfants, et où chaque village d'enfants mettrait ses ressources en commun pour, chaque année, offrir un beau collier de nouille à son Monsieur Drummond.

Le destin même des acteurs de cette série est l'echo parfait et absolu du saccerdoce nécessaire de chaque vieil homme riche. Dans un monde livré à la folie capitaliste et à l'aide sociale publique, Arnold devint Gardien de Parking, se présenta contre Terminator et mourut dans la misère, Willy fit de la prison, Virginia sombra dans la dépression, la luxure et la mort, etc.

Monsieur Drummond, où es-tu ? Ils sont devenus fous.
Zali_L_Falcam
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Pourquoi vous devrier regarder ça au lieu d'aller au bistro

Créée

le 14 déc. 2010

Critique lue 2.3K fois

17 j'aime

3 commentaires

Zali_L_Falcam

Écrit par

Critique lue 2.3K fois

17
3

D'autres avis sur Arnold et Willy

Arnold et Willy
arizona54
6

Dans un fauteuil

C'était rigolo, on ne quittait pas le salon, j'aimais beaucoup la jeune fille, Dana Plato, dommage que la suite se soit mal passée pour elle.

le 16 mars 2021

1 j'aime

Arnold et Willy
Ukiyo
4

Critique de Arnold et Willy par Ukiyo

Rien à voir avec la qualité de la série, mais penchez vous sur le devenir des acteurs, c'est édifiant.

le 25 sept. 2013

1 j'aime

1

Du même critique

Super Size Me
Zali_L_Falcam
5

Critique de Super Size Me par Zali_L_Falcam

Un homme mange pendant plusieurs semaines des hamburgers très gras, ce qui le rend gros et malade. J'imagine que dans les bonus du DVD, Morgan Spurlock explique que son prochain film révélera que se...

le 20 déc. 2010

49 j'aime

Tortues Ninja : Les Chevaliers d'écaille
Zali_L_Falcam
9

Critique de Tortues Ninja : Les Chevaliers d'écaille par Zali_L_Falcam

Des tortues mangent des pizzas en pratiquant l'homo-érotisme sous les yeux d'un rat en peignoir dans les égoûts. Liés d'amitiés avec une journalistes en grenouillère fluo, ils combattent des mutants...

le 30 nov. 2010

45 j'aime

2