J'avais adoré “Il Miracolo”, et je n'ai pas été déçu par cette nouvelle série d'Ammaniti.
Une histoire post-apocalyptique à hauteur d'enfants où les sons, les couleurs, les images, les goûts même, tout est fait pour nous donner à voir autrement ce qui serait un monde alors sans adulte. Les intrigues se déroulent dans un va-et-vient dialectique entre le passé des protagonistes (et leurs proches disparus, donc) et leur quotidiens semi-halluciné d'enfants livrés à eux-mêmes, sans jamais tomber dans un pur "l'homme est un loup pour l'homme" et un Sa Majesté des mouches, mais plutôt en suivant de près les conséquences physiques et psychologiques par petites touches dans la fratrie composée des personnages principaux.
Comme dans Il Miracolo, Ammaniti se plait à nous mettre en présence d'êtres grotesques/sombres de temps à autres et - peut être pour nous renvoyer à nos propres questionnements, ou les faire naître (serai-je grostesque dans cette situation ? resterai-je le même ? telle ou telle part sombre que je soupçonne ou au contraire ne soupçonne pas s'exprimerait-elle ? etc). N'ayant pas lu le roman dont est issu la série, je ne sais quelle est la part de réécriture, mais on retrouve bien ce qui avait fait l'originalité (pour moi) d'Il Miracolo : la confrontation d'individualités plus ou moins ambivalentes à l'exceptionnel, l'anormal, l'impensable, et leurs réactions.
L'arc entre les tous premiers épisodes et la conclusion est remarquable, d'autant qu'en 6 épisodes, même en les visionnant sur plusieurs semaines comme cela a été mon cas, l'unité est bien respectée et les éléments scénaristiques non dilués ce qui rajoute à la tension et au dépaysement total.
Remarquable.