Ally McBeal par TheMrOrange
Topo: comédie juridique / romantique déjantée
Personnages récurrents:
Ally McBeal: avocate instable sous acide en recherche du grand amour
John "Biscuit" Cage: avocat co-fondateur talentueux toqué aux plaidoiries loufoques
Richard Fish: avocat fondateur obsédé par l'argent et le sexe aimant partager ses pensées
Elaine Vassal: secrétaire commère et nympho inventrice d'objets indispensables
Billy Thomas: avocat et ex-grand amour d'Ally
Georgia Thomas: avocate et femme de Billy
Renée Raddick: procureur et colocatrice d'Ally
Ling Woo (1998-): avocate autoritaire, odieuse et emprunte d'un sadisme latent
Nelle "Iceberg" Porter (1998-): avocate froide
Larry Paul (2000-): Robert Downey
Sous couvert d'une trame romantique qui induit le 1er venu en erreur se cache une comédie jubilatoire. A l'image du plus récent How I met your mother dans lequel Ted nous les brise sévère avec son vomi romantique, Ally ne nous attendrit bien longtemps et l'on imagine vite Hulk s'occuper de son cas, Loki-style. C'est donc en toute logique qu'on trouve notre bonheur dans des personnages secondaires hauts en couleurs. Le petit bonus, c'est qu'en dehors de sa fuckin' quête spirituelle – au contraire de Ted -, Ally s'avère être la plus extravagante et délurée de tous, son imagination débordante nous offrants des séquences drôlissimes appuyées par des effets spéciaux inattendus qui surprendront les néophytes.
La série se déroule dans le cabinet d'avocat Cage & Fish de Boston qui lui vaut l'attribution de "série judiciaire". La trame des épisodes se base effectivement sur des affaires judiciaires parfois sérieuses, souvent critiques et majoritairement absurdes qui sont des excuses à l'illustration de la dynamique relationnelle du cabinet. Car finalement, le tribunal s'avère bien souvent secondaire et l'on passe la plupart du temps dans le cabinet et ses fameuses toilettes mixtes à se poiler au rythme des psychoses de chaque personnage.
La musique occupe une place importante dans l'univers d'Ally. Chaque épisode se conclue dans le bar fétiche du cabinet, ambiance pop, soul et variantes grâce à Vonda Shepard (auteur du générique, ici) et une multitude de guests qui se sont vu inviter. Mieux, Ally a sa musique fétiche (Tell Him, ici) et d'autres, comme Hooked on a feeling (Reservoir Dogs bonjour, ici) qui va accompagner sa fameuse névrose du dancing baby (Vonda en fera une version). Encore mieux, le Biscuit a pour morceau fétiche You're my first, my last, my everything de Barry White, ici, morceau que vous allez chérir avec les innombrables séquences cultes de danse dans les toilettes mixtes. Parce que oui, quand il y a de la musique, personne ne résiste à l'envie de danser... souvent de façon très personnelle, ce qui nous vaudra des scènes exceptionnelles.
Retour sur les personnages secondaires. Le Biscuit. Il est exceptionnel. Avocat imbattable rongé par une inconfiance totale en lui, qu'il vainc grâce à une quantité d'astuces données par son psy: répéter Poughkeepsie, se motiver sur sa chanson fétiche qu'on retrouve quasi quotidiennement... et utilise ses tocs pour déstabiliser les jury: siffler du nez, faire couiner ses chaussures... tout est bon. L'incarnation de l'absurde qui se révèle fort intelligent et parfois bien plus sain que ses collègues. Richard. Une tuerie. Il partage ses fishismes, dictons à la morale bien basse, orientés argent et sexe. De manière générale, dès qu'il ouvre la bouche, il finit par déraper outrageusement par des propos... machistes, homophobes... tout est bon et balayé d'un léger bygones (= passons), c'est génial. Lucy Liu sublime dominatrice achèvera les derniers réticents.
Concernant le casting, il est parfait avec des têtes toujours méconnues. La fragile Calista Flockart (bien-aimée d'Indiana Jones) sublime la névrose d'Ally. Lucy Liu a simplement lancé sa carrière avec son personnage de L-ing. Je ne jure que par Robert Downey Jr. depuis Ally McBeal où il s'adonne à coeur joie à son jeu très personnel. Et bien évidement, on a droit à un défilé des guests les plus prestigieux: Bruce Willis qui chéri la comédie, le genre de ses débuts, Christina Ricci, Tina Turner, Macy Gray, l'inévitable Barry White... j'en passe et des meilleurs!
En terme de saison, les 3 premières se valent et sont fort sympa, l'arrivée de Ling et Nelle au bout d'une saison améliorant notre jolie tambouille. La 4e est clairement la meilleure, grâce à Robert Downey Jr.... et la saison 5 est un malheureux plouf tout juste sauvé par quelques guests spoiler [ Robert Downey Jr devait être l'élu d'Ally, le mariage était même prévu...s'eusse-t-été une fin parfaite... mais ses histoires d'alcool l'ont amené à se faire virer de la série par les producteurs, au dépend du réalisateur.. ce qui a relancé l'éternelle quête d'Ally pour l'emmener dans les bras de...Jon Bon Jovi.... nan mais sérieux, quelle idée? ].
Bilan: une série comique déjantée appuyée par de fabuleux personnages névrosés et Robert Downey Jr qui permettent de vite pardonner les excès de romantisme. Un petit bijoux qui est bien plus que sa simpliste attribution populaire de "série pour nanas".