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Série Netflix, apparemment adapté d'un Manga, que je ne connaissais pas du tout du tout (ce qui est en soi assez étonnant, car au vu des moyens mis dans cette série, il y a fort à parier que le support originel a eu un certain succès et je suis en général relativement au fait de ce secteur étant un ex-otaku, biberonné aux animés nippons), Alice In Borderland raconte l'histoire de 3 amis un peu paumés, qui se retrouvent propulsés dans un Tokyo alternatif où chacun doit participer à des jeux sadiques et sanglants pour survivre.

On est donc au croisement d'oeuvres type Battle Royal, Cube, Fate, Gantz....



Alors autant le dire tout de suite, si vous êtes allergiques aux Japoniaiseries, passez votre chemin.

Car ici, tout transpire le sushi.

Notamment par le jeu d'acteur, toujours très... expressif, typique des films Japonais, dans la longue inspiration du théâtre Kabuki. C'est poseur. C'est grandiloquent dans les dialogues. Ca aime en faire des caisses, dans les attitudes ténébreuses, provocatrices, désemparées, déterminées etc etc.

Bref, ça peut rebuter certain(e)s.

Cela dit, j'ai trouvé que ça s'en sortait pas trop mal à ce niveau comparé à d'autres films nippons. Le sur-jeu et les acteurs qui gueulent comme des putois, j'ai souvent du mal, mais là, j'ai pas trouvé que c'était excessif, au contraire ; c'est juste ce qu'il faut pour donner un petit charme exotique, mais sans donner la migraine.



Ensuite, faut reconnaitre que la série a de la gueule. C'est plutôt bien réalisé et on sent qu'il y a eu des moyens injectés dans le projet.

Les visuels de Tokyo complètement désertés sont impressionnants et on dû être un beau bordel logistique.



Les jeux sont suffisamment variés pour que chacun puisse y trouver son compte.

Et il y a suffisamment d'événements de scénario pour créer un sentiment d'évolution et éviter le piège très classique du répétitif ad nauseam (coucou Walking Dead, crotte de nez gratuite, sachéburi).



Evidemment dans ce genre de récit, on a 98% (oui, je sors des chiffres de mon fondemment sans aucune rigueur scientifique...) de chance d'être relativement déçu par la conclusion, vu tout le bild up qui est construit autour de tout le pourquoi du comment.

Un petit syndrome Lost qu'on retrouve un peu ici, même si pour ma part, je serais moins catégorique sur l'échec complet de la conclusion...

En tout cas, qu'on aime ou pas, on doit admettre que la Série est consciente d'elle même sur ce point ;

La fin avec les fausses (?) explications de la Reine de Coeur sur le pourquoi du comment, où quasi tous les fantasmes du spectateur sont évoqués et balayés a un côté méta très puissant (au premier visionnage en tout cas).

La leçon (?) sur le fait de profiter de la vie sans se poser trop la question du pourquoi et du comment est une leçon (?) qui a résonné en moi, vu que j'ai justement la trop facheuse tendance à me prendre la tête sur les mystères méthaphysiques du monde et que je passe souvent à côté du bon vieux carpe diem...

Au final, la Série ne valide pas l'hypothèse de type shutter island et Dieu merci, car pour le coup, c'eut été à mes yeux du grand portnawak, tant le récit était passé par d'autres personnages indépendants de Arisu (sans parler de leurs flashback!).

Du coup, même si la fin me donne évidemment un gout mitigé et pas tout à fait sastisfaisant (tout reste finalement vachement opaque à tel point qu'il m'est difficile de dire si cela mériterait une suite ou non ; point sur lequel j'ai généralement un avis assez tranché), j'ai tendance à avoir une certaine indulgence ; plus en tout cas que si la série n'avait pas eu l'intelligence de me présenter ces autres fins alternatives avant...

Toutefois, cela concerne les révélations du scénario. Il y a malheureusement un autre gros point noir, pour lequel je serais beauuuuuuuucoup plus dur et qui a grandement tiré vers le bas mon jugement de l'oeuvre malgré le plaisir que j'ai eu à la suivre :

la façon dont tous les personnages de la mission suicide contre le Roi de pique survivent de façon complètement éhontée et aberrante! Là, ma limite de tolérance a été atteinte et j'ai eu beaucoup de mal à ré-entrer dans l'histoire (je n'y suis jamais pleinement re-rentré en fait...) ; je veux dire, qu'il y ai des survivants improbables, pourquoi pas, mais pas tous! Pas après s'être fait découpé en apericube, démembré, tirer dans le crâne à coup de fusil à pompe et rouler dessus par un 36 tonnes! Si ce passage avait été mieux géré (et c'était franchement pas compliqué mayrde), avec 2/3 morts marquantes (genre Aguni, Akane, Ann), ma note aurait facilement atteint les 8...



Nonobstant cet aspect, je dois confesser que j'ai globalement passé un très bon moment devant cette série.



Histoire de rajouter une petite comparaison facile et inutile, j'ai préféré le visionnage de Alice à celui de Squid-game (2 oeuvres dont on saisira aisément les liens, je gage) ; car autant on peut perdre en sous texte politique (et encore.... on trouve aussi du sous texte dans Alice et celui de Squid-Game est parfois asséné avec la subtilité d'un Qanon sous extazy...), autant on gagne énormément en imprévisibilité ce qui favorise clairement l'immersion. Autant j'avais anticipé les moindres évènements et rebondissements dans Squid-Game au bout de 2/3 épisodes, autant là, j'ai vraiment pu me laisser porter par l'aventure en me demandant constamment : "bon sang, mais qu'est ce qui nous attend ensuite?!"



Bref, malgré quelques faiblesses, quelques stéréotypes malencontreux et un ou deux choix catastrophiques (Aguni, tu es une farce cosmique!), c'était une très belle surprise.

Broutchlague
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le 18 janv. 2023

Critique lue 38 fois

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Broutchlague

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