La première note résonne de toute beauté, c'est comme entrer dans un rêve, si typique de la jangle pop. Et Morrissey tel un ange chante ces couplets qui font vibrer d'émotions.
Mais ce qui marque vraiment dans cette chanson reste son refrain. La note de départ coupe net au couplet, puis Morrissey revient de plus belle pour nous sortir 8 phrases de toute puissance :

And if a double-decker bus
Crashes into us
To die by your side
Is such a heavenly way to die
And if a ten-ton truck
Kills the both of us
To die by your side
Well, the pleasure - the privilege is mine

Qu'est-ce que je peux dire de plus, les synthés ne font qu’embellir sa voix. La première phrase introduit le refrain de façon très forte, les couplets sont plutôt calmes et d’un seul coup paf, il nous envoie un paquet d’émotion ponctué par ce « And ». Le « To die by your side » est tellement bien chanté, mais c’est le « to die » et le « is mine » de la 4ème et 8ème phrase qui me touche à chaque fois. Morrissey arrivait vraiment bien à changer de tonalité.
Quand le second couplet revient, le « Take me home tonight » résonne encore plus fort… un superbe passage de guitare après les premiers «I don’t care », puis un peu de flute jouée par Marr pour accompagner cette mélopée céleste.
Et à la fin, ce mélange de synthés et de flute aux « There Is A Light And It Never Goes Out» est superbe et résonne profondément dans la tête : La voix de Morrissey disparaît peu à peu, la chanson finit en fade-out, le rêve est toujours là, toujours aussi fort après presque 30 ans.

Les paroles sont apparemment inspirées de La Fureur de Vivre (James Dean était une idole de Morrissey) mais plus que ça, j’y vois la jeunesse, l’esprit des années 80 : Cette personne perdue, en froid avec ses parents, qui ne voit pas son avenir. Malgré un titre porteur d’espoir, la chanson n’est pas du tout optimiste. Ce refrain si puissant ne fait que raconter le bonheur qu’il serait de mourir écrasé dans les bras de celle qu’on aime. Lugubre…
Je ne sais pas pour vous mais la phrase « Driving in your car » me fait tellement penser aux 80s, j’imagine vraiment la situation, des films de l’époque…
Au fond ce sont de belles paroles, un peu simple peut-être, mais qui marche parfaitement avec la mélodie, avec la façon dont Morrissey les chante.

Le développement de la chanson est assez amusant, avec notamment ces synthés à cordes qui ont été utilisé simplement par manque de budget (comme quoi la chanson aurait pu être très différente et pas forcément meilleure). A noter que l’intro est reprise de la version des Rolling Stones de Hitch Hike (qui avait déjà été reprise par le Velvet pour There She Goes Again).
Une chanson qui allait parfaitement avec le reste de l’album. Et si elle n’est pas ma préférée des Smiths, je comprend parfaitement qu’elle soit considérée comme leur meilleure.
stevenn33
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le 6 oct. 2014

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