Je sais plus trop l'âge que j'avais à l'époque ( ça dit 2009 mais c'est faux, c'est bien avant qu'est née cette chanson) mais ce morceau de Metallica m'a tellement accompagné en revenant de l'école, juste après le souper. Je sortais dehors avec mon radio-cassette et syntonisait le 96.9 pour écouter le 6 à 6 à la radio. C'était simple. Les 6 chansons les plus demandées de la journée passaient l'une après l'autre et vous dirigeait en une demie heure vers le numéro un de l'heure. Je me souviens que Patrick Bruel y était avec sa chanson " Qui a le droit" et aussi Francis Cabrel avec sa Petite Marie. En plus, j'étais à mes débuts de compositeur de chanson. Enfin les textes plutôt... Bref, un soir d'été, alors que je m'affairais à taper allègrement ma balle sur le mur et à la rattraper, j'entends un nouveau numéro 1. On annonce Metallica avec Nothing Else Matters . J'avais entendu Enter Sandman et une sorte de jubilation grotesque s'était emparé de mon corps afin de me faire vivre le moment le plus important de ma vie musicalement. La découverte du style musical que je voulais entendre à ce moment précis.


Toujours est-il que j'entends les premières notes et j'achète. Simples, mélodiques, efficaces. Puis la voix de James qui chante de manière quasie vulnérable des paroles posées, calmes, presque délicates. Jusqu'à ce qu'il se fâche pour nous lâcher un " Yeah Yeah" juste avant un solo qui demeurera probablement dans la mémoire auditive des gens. Un des plus beau moment de la chanson par sa façon de nous faire péter en pleine tronche un cri agressif dans une ballade. Et qui cadre parfaitement avec l'essence de la chanson. Un petit chef d'oeuvre dans le paysage musical peuplé de Bon Jovi et autres groupes du genre et non pas une chanson d'un groupe Heavy métal. Satan sortez de ce poste de radio!!!


Et je suis tomber en amour puis ça s'est fini brusquement à cette époque. Donc, la ballade de Metallica arrivait pile-poil dans le parfait timings entre une histoire d'amour sans issue et une ballade de mon groupe préféré de tous les temps... Non mais, à cet âge, la musique, ça s'imprègne de façon permanente et sans équivoque. Surtout si vous avez une propension à avoir les cheveux longs et posséder des traits méchants. C'était mon cas. Ressembler à James Hetfield pourrait me mener loin dans ma petite tête d'ado en mal identificatoire chronique. Voilà mon modèle stylistique de prédilection. Si lui il peut avoir de la douceur dans la voix et avoir l'air viril quand même quand arrive le moment fatidique, l'instant suprême, l'apogée, le cri de James au 3/4 du morceau. Ça vous rassit sur votre cul, ça intensifie le solo qui va suivre, ça vous marquera tellement que ce simple passage va vous coller au cul à chaque putain de fois que vous l'entendrez. Un cri pendant une ballade !?! Efficace en tous cas.


Je me suis donc identifié à lui, j'ai appris à la jouer, je l'ai élevé au rang d'idole, d'icône, de modèle. Ahh ce que j'ai pu rêver sur cette chanson à récupérer mon amour perdu, de me trouver un autre château où sauver une princesse, ou encore de rêvasser à la fille dans le cour de Mathématiques. À la mélodie de Nothing Else Matters qui joue en arrière plan. L'été ou j'ai été dépucelé par un groupe métal, musicalement, s'entend... De loin, la chanson que j'ai le plus entendue de Metallica par sa face accessible et taillée pour la radio. Si le 6 à 6 à bien eu un auditeur fidèle à ce moment, bien c'était moi. Je voulais l'enregistrer sur cassette mais il fallait alors être foutrement synchrone pour attraper le morceaux entre les pubs, les commentaires du gars de la radio et les distractions de toutes sortes comme les maringouins qui se sentaient d'humeur très collante.


C'est l'été ou j'ai fait connaissance avec ce qui allait devenir mon groupe préféré de tous les temps. De " For Whom the Bell Tolls à Moth into Flames. De Master of Puppet à One, de...


C'est aussi là que j'ai compris que l'homme derrière la bête ( James) a aussi un côté fragile. Alors ça se peut ça? Être les deux à la fois? J'avais découvert la dichotomie présente en chacun de nous. Le blanc, le noir, le masculin-feminin, bref, les deux faces de chaque chose...

Jean-francoisBohémie
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le 11 sept. 2017

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Johnny B

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