Indifference
8.6
Indifference

Morceau de Pearl Jam (1993)

I will stare the sun down until my eyes go blind

C’était dans les années 1990, dans ces années grunge. Un certain chanteur blond était mort, on ne savait pas trop comment pourquoi, mais avec sa mort, le culte déjà voué à ses chansons devait s’étendre à toute la mouvance qui remportait déjà pourtant un succès fou.

J’écoutais toujours, comme depuis des années, OuïFM. Pour toujours je garderai cette radio dans mon coeur même si je ne peux plus l’écouter, beaucoup beaucoup beaucoup trop de pubs, trop de chansons merdiques. Mais à la grande époque, j’écoutais si tant Maurice c’est la nuit que j’avais eu envie de mourir, enfin de le faire mourir, quand il était passé sur Skyrock.

Je tente de justifier ma coolitude, t’as vu, la coolitude c’était mieux avant, j’étais cool avant que cool soit cool. D’accord.

Du coup, quelques années plus tard, mais pas trop histoire que l’engouement n’ait pas encore disparu, Dom Kiris avait réalisé l’un de ses fameux En route pour la gloire, ces émissions retraçant un morceau de l’histoire du rock, dont la première avait dû être consacrée à Noir Désir (de En route pour la joie à En route pour la gloire, il n’y a qu’un pas, que personnellement, j’ai franchi allègrement).

En route pour la gloire direction Seattle. Je l’avais enregistré sur cassette, as usual, et je me le réécoutais en boucle après.

Car ça a été ma première confrontation avec Indifference.


Que savais-je auparavant de Pearl Jam ? Connaissais-je d’autres chansons de ce mouvement, autre que Smells like teen spirit ? J’avais à ce moment-là intégré Black Old Sun dans mon best of chansons cools que j’aimais. C’était donc sans doute plutôt en 1995.

Mais j’en restais là, et je tentais donc de me culturer. Car mes petits camarades avaient été assez touchés en 1993 en apprenant la mort de Kurt Cobain. Première confrontation à la mort, découvrir qu’un chanteur qu’on écoute est mort, pire : qu’on l’a écouté vivant, et que désormais, on va l’écouter alors qu’il est mort. Choc.

Je tente de me culturer avec cette émission « historique » sur les groupes de Seattle.

Je me rappelle bien de ces premières écoutes, en boucle, sur walkman. J’étais allée avec mon père sur ce terrain à « la campagne » pourrait-on dire. Je marchais donc dehors, me posais sur les troncs des arbres qui venaient d’être coupés, j’écoutais, et je kiffais. Même si ce mot n’existait pas à l’époque.

Internet n’était pas encore là, dans chacun de vos foyers à vous les pétasses. J’étais donc coincée avec ce nom de groupe que je ne savais pas quoi en faire. Je n’ai trouvé à me débloquer que plus tard, 1997, la discothèque du CE de la boite où j’allais passer le mois d’août.

Ah ben merde, je pensais que l’album s’appelait Animal, alors que c’est Vs. Faut dire que pour une jeune ingénue de 20 ans, Vs ne veut rien dire, j’avais donc dû chercher un autre nom à cet album, j’imagine.

Dans ma playlist absolue, il y a Indifference. C’est encore une réminiscence de ma gothitude, mais voilà, j’aimerais bien arrêter d’aimer ce qui est triste parce que c’est triste ! Non, pour Indifference, je ne peux pas. Cela doit faire quinze ans que j’adore cette chanson, notre histoire est faite pour durer. Cette voix si éraillée, cassée au coin des quatre vents, cette ligne de guitare si épurée.

La première fois que j’ai pu apprécier une chanson sans qu’elle soit un bon gros cliché rock, une musique toute douce que je peux continuer à aimer quinze ans plus tard parce qu’elle est juste différente, Indifference.
Phae
10
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le 10 mars 2013

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