Grace
8.4
Grace

Morceau de Jeff Buckley (2004)

The Fading Voice : L'évanescence d'une voix en pleine extinction ... prophétique !

En l'an quatre de ce tertiaire millenium, sur le tard je (re)*découvre Jeff Buckley.
Sa musique et l'historique tragique du père et du fils tout deux musicien-chanteur-compositeur cinq octave dans la voix mort en pleine fleur de l'âge.

Époustouflant morceaux que "Grace" qui avec sa performance vocal sur une longue note à couper le souffle, annonce la propre mort du chanteur par noyade...

And I feel them drown my name So easy to know and forget with
this kiss I'm not afraid to go but it goes so slow

Et Je les sens noyer mon nom, de le savoir c'est si facile, puis d'un baisé oublier, c'est pas que j'crains d'y aller mais ça va si lentement " (au mot-à-mot) Je voie bien qu'ils noient mon nom, c'est tellement facile de voir çà et puis d'un baiser tout oublier et c'est pas qu'j'ai peur d'y aller, mais çà va... tellement lentement. ("ce" fameux "baiser" ne serait-ce pas le baiser d'la mort ?!)

... au dernier Jeudi de Mai '97 attendant l'arrivée de ses musiciens Jeff s'offre une dernière ballade sur les bords d'un affluent boueux du Mississippi et dans un impromptu tout habillé Jeff entre dans la rivière-du-loup, the Wolf River, pour se baigner dans le sillage d'un bateaux à Aubes qui l'envoie par le fond rejoindre l'eau de l'au-delà...

... un décès qui surviendra alors que la carrière du garçon à la voix et à la gueule d'ange commence tout juste à prendre son envol grâce à l'ultime Album - Grace -

A y regardé de plus près, c'est toute la chanson qui s'annonce comme une prescience du drame qui attend Jeff...

Oui c'est comme si Jeff le savait et qu'il pleurait sur un destin inexorable à l'horloge fatidique, jouissant d'un dernier verre de vin de lilas, déambulant à travers une pluie de larmes dans la lumière brillante des sanglots plein de chants d'amour à sa voix évanouissante. Et bien sûr, il y a la lune, ce luminaire quasi-divin compagne des Arlquins qui lui demande de rester là suffisamment avant qu'au ciel ses nuages chargés d'eau ne l'emporte au loin... là-haut.
Jeff sait de source sûr que son temps touche à sa fin et tous ça le ramène immanquablement à toute la peine qu'il va devoir laisser derrière lui...
Jeff brûle de l'intérieur... et non ! Jeff n'a pas peur de cette mort annoncé... c'est juste que... Le passage de la mort impitoyable... par noyade, c'est lent... si lent !

There's the moon asking to stay
Long enough for the clouds to fly me away
Well it's my time coming, i'm not afraid to die
My fading voice sings of love,
But she cries to the clicking of time
Of time
Wait in the fire...
And she weeps on my arm
Walking to the bright lights in sorrow
Oh drink a bit of wine we both might go tomorrow
Oh my love
And the rain is falling and i believe
My time has come
It reminds me of the pain
I might leave
Leave behind
Wait in the fire...
And I feel them drown my name
So easy to know and forget with this kiss
I'm not afraid to go but it goes so slow

https://youtu.be/XjO4IenAyUw ( ici le fils en état de Grace Live ; l'ombre d'un loup hurlant à la lune pleine juste derrière Jeff les 2 doigts du majeur en l'air à bout de bras tendu vers le ciel ( 0:26 ) au moment de sa présentation par l'animatrice du show faisant référence à l'élasticité de sa voix commune avec celle de son père Tim... Épique ! )

https://youtu.be/u-qNBxXjbI4 ( là le père in Sweet Surrender )

Paris 1995 - En ce début d'année alors que l'une de mes amies musicienne-chanteuse avait déjà fait de l'album - Grace - la trame sonore de son année à venir depuis bien avant les fêtes de Noël '94... de mon côté je n'avais pas pris l'temps de creusé plus avant l'objet du délit... J'entrais à l'époque peu à peu dans une longue période de silence et de son étude qui allait durer trois ans non-stop.

*re-découvrir Jeff... J'dis çà aussi parce qu'en fait, j'avais vu sa prestation lors de son passage sur canal+ en Janvier' 95 alors que le déconneur-présentateur de Caunes faisait son malin face au curé cathodique d'une époque en vogue. À la fin du morceau Grace joué live sur le studio de NPA ; l'album éponyme en main, de Caunes tend l'ostie numérique au curé Gaillot qui en reçois l'onction et le bénédicité :
"... c'est comme çà monseigneur que les Anges chantent en 1995..." suivi d'une litanie de dates et du nom des villes de France où gueule d'ange s'en allait faire sa tournée non sans une certaine grâce... faut dire qu'en plus de la vocalise angélistique, le guitariste Buckley maîtrise les cordes de son instrument comme d'autres jouent d'la harpe.

J'ai retrouvé cet instant de Grace sur le lien à suivre...

https://youtu.be/lUeENNKLuSA ( ici le père-gaillot, le fils-prodigue Buckley et le simple-d'esprit du tube cathodique en version live avec Grace... nulle part ailleurs ! )

... et là maintenant j'me demande si le curé-cathodique du moment sa seigneurie Gaillot qui s'était vu remettre en main propre l'objet délictueux version compact-disc devant tout un pan de la France décrypté, eu la curiosité d'écouter l'album Grace de Jeff gueule-d'ange et d'y découvrir stupéfié non seulement l'un des plus beau Hallelujah jamais enregistré auparavant mais aussi et toujours sur le même album - Grace - véritable recueil pour dévot-mélomane, un autre de ses chants les plus religieusement mystique - Corpus Christi Carol -

C'est à s'demander... entre Sa Seigneurie Gaillot et le Gémisseur-Angélique-Buckley lors de cette soirée lequel des deux avait béni l'autre ?!

https://youtu.be/wxqwq9BnjT0 ... et ici encore, ben oui ! - Corpus Christi Carol - l'autre chant mystique de Jeff pour tomber une religieuse un soir de noël ; " amène !"

https://youtu.be/sA5UAbl1OWY**Post Scriptum lors d'un Festival en 1995 parrainé par Elvis Costello ; Jeff envoûte son audience en un Aria signé Henry Purcell le fameux - Dido's Lament - laissant derrière lui les mélomanes sans plus de voix...

Recitative /
Thy hand, Belinda, darkness shades me,
On thy bosom let me rest,
More I would, but Death invades me;
Death is now a welcome guest.
Aria /
When I am laid, am laid in earth, May my wrongs create
No trouble, no trouble in thy breast;
Remember me, remember me, but ah! forget my fate.
Remember me, but ah! forget my fate.

Crin-Blanc
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le 30 juil. 2022

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Critique de Grace par madametong

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