Good Morning Judge
8.3
Good Morning Judge

Morceau de 10cc (1994)

La vie de merde, vue par… 8 ter –10cc (Faites entrer l’Accusé Universel)

Ici-Radio Londres, toujours Jesus Of Cool calling.


Starring : 10cc (1) – un groupe de psys juifs rigolos total plus fun que Bob Dylan & Leonard Cohen United et total plus futés que Woody Allen puisqu’ils ont eu, eux, l’intelligence élémentaire de ne pas vieillir ; et si on n’aime pas Good Morning Judge (2), y’a aussi I Wanna Rule The World dans How Dare You (3) !, des mêmes.


Guest star : Paul McCartney (un Starman né un 18 juin)


(Spot The Looney)


Bon vous préférez How Dare You ! Je comprends (moi aussi le 18 juin 2021, époque où le niveau de castration et de muselage pourrait pas être plus élevé – ou si ?) mais c’est pas lui que vous aurez. C’est trop « d’la bombe » à ce stade, visiblement, et il faut que j’explique pourquoi à ce stade.


Alors vous connaissez tous Michel « Audi-art » (soit Micro Gueulard qui SAIT être entendu) et son célèbre « Les cons ça ose tout, c’est à ça qu’on les reconnaît » qui fait inlassablement rire absolument tout le monde. Pourquoi cette citation est-elle à ce point consensuelle, et à ce point martelée à tout propos par et contre n’importe qui ? Parce que c’est une sorte de point Godwin imparable. On sort cette formule magique en dernier ressort, et elle gagne toujours sans être questionnée. (et personne n’a jamais compris pourquoi…. ben y faut comprendre and the time is now). Pourquoi ? Parce qu’il s’agit d’une formule magique très puissante, mais ambivalente et donc réversible à l’infini et en un rien de temps.


1 - PILE : « Les cons ça ose tout, c’est à ça qu’on les reconnaît », est un WARNING d’INTERDICTION à toute personne ne s’identifiant pas comme un « con » d’oser « tout », c’est-à-dire n’importe quoi n’importe comment pour quelques « bonnes » raisons que ce soit. Ce message-là, ce sont principalement les antifas de cœur qui le reçoivent et s’en régalent. De Gaulle fut l’un d’eux, Audiard aussi je pense (même si je l’aime pas).


2 – FACE : « Les cons ça ose tout, c’est à ça qu’on les reconnaît » est un DEFI de PERMISSION à toute personne ayant choisi la position libidinale « je suis un con et je peux me le permettre, parce que tout bien réfléchi, c’est encore dans la connerie qu’on se sent le mieux » : allez-y, les cons, osez donc « tout », c’est-à-dire n’importe quoi n’importe comment et pour toutes vos excellentes raisons si vous l’osez, et vous serez enfin reconnus… comme cons. Ce message-là, ce sont principalement les fachos et collabos potentiels (sans cœur, sans tripes et sans feeling) qui le reçoivent et s’en régalent. Et qui sauront montrer qui ils sont (des cons) pour peu que les circonstances s’y prêtent et que le rapport de forces tourne en leur faveur.


C’est PILE qui gagna à l’issue de la guerre 39-45. Il en conçut un tel orgueil (bien compréhensible) qu’il s’enferma dans PILE (Répression en tant que Formule Magique) et ne sut pas s’adapter quand celle-ci devint DATEE et totalement inopérante sur de nouvelles exigences libertaires qu’il ne put ni comprendre ni maîtriser (thinks : « Merde, petits cons, la Liberté c’est moi qui vous l’ai donnée et voilà ce que vous en faites ? Mais je vais vous le botter, moi, vot’cul de petits cons ! »).


Ainsi, Chez Nous, le 18 juin 1969, l’interdiction d’oser too much devint obsolète, et c’est ainsi que, 15 ans plus tard, Mitterrand put commencer sans problème à donner du FACE à à la France : lui ne signifiait pas Répression, il signifiait Du Soleil, et du soleil, il en donna effectivement entre 81 et 83. Alors Tonton « La Confiance » put laisser faire FACE en 1984, en conscience totale que, des fois, Dare ça veut dire SS et qu’il en faut pas beaucoup (poil au Dare You) pour que…. Mais, politiquement, c’était un épouvantail qui l’arrangeait en tant que magouilleur et stratège. Il pensait pas que…..


Historiquement, Relégué n° 2 Gaulle a perdu, euh… sans discussion ? Sûrement. Et on va pas pas refaire l’Histoire. Même si, toujours sous Mitterrand, on s’est PERMIS en 1989 de la refaire en célébrant la Révolution Française genre révisionnisme de fond en comble, notamment dans un cosplay où on s’est PERMIS de refaire le procès de Louis XVI…. afin de l’innocenter ( !). (« rrrrrrroh comme ils y sont allés eux, c’est pas si méchant que ça un Roi de France »)


Ben aujourd’hui, on en est à bouffer du Saint –Pétain et du Saint-Napoléon à toutes les sauces, façon black hit of space (et personne n’a jamais compris pourquoi….). Et à la probable Résurrection d’Action Française aussi. Pis ma Yoko m’a aussi informé (à petites doses) que maintenant y’a aussi un machin d’extrême droite « nouveau et intéressant » du nom de White Noise, en précisant que c’était rigolo (car spin-doctoré du titre d’un morceau des punks Stiff Little Fingers, groupe très à gauche, dans l’album d’eux que je préfère). OK. C’est rigolo, donc.


Mais revenons à SuperSuperBite, qui sont aussi les Maîtres de The Original Soundtrack featuring le SuperSuperWhiteHit DARE ! Je Ne Suis Pas Amoureux (C’est juste une phase idiote que je traverse-wâ-wâ-wâ-wâ). Tout ça pour dire qu’ils touchent sérieux question cinéma.


Et si ça suffit pas, SuperSuperBite sont aussi des culs bénis par Paul McCartney (auteur de DARE ! Chansons d’amour idiotes, et keskia d’mal à ça ?). Tout ça pour dire que le Roi des Gentils aime bien ça, les cons qui osent tout… même le 18 juin 1969 (mais modérément, donc…. seulement certains d’entre eux et seulement certains types d’audace).


(Aparté à Cavala : Mmmmm Letdown & Cavala c’est pas terrible, pis il en faut deux autres, plus peut-être sans oublier Ringo tranquille coolos et bien à sa place à la batterie, enfin c’est pas fait, mmmmm. Mais déjà on est d’accord que St Anger c’est le pire album de Metallica OK ? Cool…. )


https://www.youtube.com/watch?v=rp63A_-0XUU


Mais, comme je suis LOIN de ne parler que de toi (au cas où t’aurais pas déjà tilté qu’y’a pas que ton nombril dans la vie), THIS Original Soundtrack-là je vais vous le sortir quand même, parce que l’amour et la culpabilité, c’est pas tout à fait la même chose, sans compter que ça n’a carrément rien à voir.


https://www.youtube.com/watch?v=d5jczes_nMI


(Scène : Gros plan sur le batteur, qui donne de petits coups sur sa caisse…. claire. Cut.)


(Scène : Un mec qui s’enfuit sa mère avec un flic aux trousses où qu’il aille. Cut. On est au tribunal. Apparemment, le mec s’est fait choper.)


L’accusé : Bon ben, bonjour M’sieur le Juge, (le juge le salue avec déférence)
Comment ça va aujourd’hui ?
J’ai des ennuis, par pitié mettez-moi à l’ombre (geste de prière cool)
Une jolie chose m’a fait perdre la boule
J’ai pas pu l’arrêter alors je lui ai donné libre cours
(flashback : l’accusé rencontre la « jolie chose » et s’éloigne avec elle en ignorant la lumière des phares d’une voiture blanche, dont l’un prend très fugitivement toute la place au premier plan)
J’ai pas pu l’arrêter alors je lui ai donné libre cours (6)
J’ai pas pu l’arrêter alors je lui ai donné libre cours (7)
J’ai pas pu l’arrêter alors je lui ai donné libre cours (8)
J’ai pas pu l’arrêter alors je lui ai donné libre cours (9)
(Une guitare fait « pouët ».)


Les jurés (se consultent mutuellement puis tombent d’accord, approuvés par la Figure de Salomon) :
Il est pas coupable
Il était pas là
Il l’a pas voulu
Il oserait pas


(Plan du juge écrasant se frottant le menton in deep wonder. Cut. Plan du juge face à l’accusé.)


L’accusé : Bon ben, bonjour M’sieur le Juge
Eh oui me revoilà
J’ai des ennuis alors c’est rebonjour la péno (2)
J’ai trouvé une voiture mais je pouvais pas payer
(flashback : l’accusé voit la même voiture blanche que précédemment, et les phares de cette voiture blanche sont toujours allumés, mais de façon moins Obvious. L’accusé les ignore anyway, vole la voiture blanche et se tire avec.)
Je suis tombé amoureux et cet amour je l’ai chassé


Je suis tombé amoureux et cet amour je l’ai chassé
Je suis tombé amoureux et cet amour je l’ai chassé
Je suis tombé amoureux et cet amour je l’ai chassé
Je suis tombé amoureux et cet amour je l’ai chassé
(Une guitare fait « pouët ».)


Le jury (de plus en plus sûr de lui) : Il est pas coupable
Il était pas là
Il l’a pas voulu
Il oserait pas


L’accusé (prenant confiance en lui) : Je suis pas coupable
J’étais pas là (bras ouverts angéliques de Sweet and Tender Hooligan)
Je l’ai pas voulu
J’oserais pas (bras ouverts angéliques de Sweet and Tender Hooligan)


(NB - Jusqu’ici, le Juge n’a pas dit un seul mot. Il s’est contenté de swinguer depuis sa place de Juge en suivant la musique. Quand il donne un coup de marteau, c’est pour accompagner un coup de cymbales – de symboles ? -)


(Scène 1 : L’accusé renverse alors la barre où il témoigne et joue un solo de guitare apparemment tombée du Ciel)


(Scène 2 : Le juge lui répond aussitôt en l’accompagnat, sur une guitare apparemment tombée du Ciel aussi. Il ne renverse rien, mais son bureau disparaît…. Comme par enchantement.)


(Scène 3 : Le solo n’est même pas encore fini que revoilà l’accusé courant comme un dératé avec un flic au cul. Il rejoint la « jolie chose » qui l’attend et repart avec elle. Il vole à nouveau la voiture blanche dont les phares sont cette fois éteints, et il les allume lui-même pour se tirer.)


(léger coup de « how dare you » form guitar).


Le jury (désapprobateur) : Non non non non non non non non non non non
(coup de batterie un poil plus méchant)


(Scène : L’accusé chante, clope au bec coolos, derrière des barreaux maintenant bien visibles et bien solides)


Alcatraz c’est genre Home Sweet Home
J’y suis si recherché et je ne suis jamais seul


(Scène : L’accusé s’éloigne des barreaux et s’enfonce dans sa cellule, où on distingue vaguement un compagnon de cellule. Gros plan sur le visage de ce compagnon de cellule qui semble souffrir. Nouveau plan : la voiture blanche s’éloigne fugitivement, vue de dos et conduite par l’Homme Qui N’était Pas Là (donc on le voit pas). On ne sait pas si ses phares sont allumés. Fin de la chanson et du clip.)


San Quentin voilà ce que j’appelle un androit « in »
Je suis si heureux et je ne veux pas être libre


Si heureux et je ne veux pas être libre
Si heureux que je ne veux pas être libre
Si heureux que je ne veux pas être libre


(Coup de batterie définitif. Une guitare fait « pouët ». La voiture blanche disparaît dans la nuit.)


(NB – Toutes les scènes en extérieur se passent dans la pénombre ou dans la nuit. EVIDEMMENT.)


( 1 ) 10cc signifie PILE « SuperSuperbite ». Et donc FACE « unterunterimpuiSSants ».


( 2 ) Extrait de Deceptive Bends (« Virages Trompeurs »), et hit remarqué, mais « Rien d'aussi tubesque que I'm Not In Love, qui reste LE tube du groupe » remarque le bloggeur Rock Fever, et c’est vrai. Les sujets graves, ça marche moins fort au hit-parade que les transgressions amusantes, même aux époques où les gens sont vivants.


( 3 ) En français « Comment Osez-Vous ! ». Rock Fever commente ainsi la délectable pochette de l’album : « photo scindée en diagonale avec d'un côté un homme d'affaires à la Charlton Heston/James Coburn au téléphone, semblant gueuler le titre de l'album ("Comment oses-tu !!") à sa femme, assise chez elle en tenue d'intérieur, fumant, chevelure blonde à la Bonnie Tyler, regard envapé/alcoolisé. Crise conjugale en perspective. Au verso, tout le monde, dans le bureau, est au bigophone, un beau bordel. » Tout ceci étant placé sous les auspices de : « J'ai toujours aimé la pochette », donc entièrement vrai. Quand on a « toujours aimé » quelque chose…. La chose, on la connaît.


( 4 ) « Pen » = abréviation cool de « penitentiary », pénitencier, mais aussi « stylo » (et aussi…. Tu vas me foutre la paix Yoko ? Je bosse là (4).)


( 5 ) (Et là Cavala c’est l'extacy total. Il est con, c’t’ainsi.)


( 6 ) En anglais dans le texte : I couldn’t stop it so I let it be
( 7 ) En anglais dans le texte : I couldn’t stop it so I let it be
( 8 ) En anglais dans le texte : I couldn’t stop it so I let it be
( 9 ) En anglais dans le texte : I couldn’t stop it so I let it be


Commentaire (à voix basse) de Paul McCartney : C’est bizarre…. Dans le clip, on dirait que le Juge, il a pas dit un mot. En tout cas, il a prononcé aucun verdict.


Ça suffit toujours pas pour vous rassurer ? Ah…. Je vois, en fait vous aimez pas les… euh, psys, c’est ça hein ? Allez d’accord, mais juste parce que c’est vous, la Gauche Vertueuse Qu’Elle Trouve Israël Chelou (avec des morceaux de vrais Juifs dedans), y’a aussi Morrissey, un hybride Irlando-Anglais qui a écrit Sweet And Tender Hooligan, il vous plaît lui ? Ben il a fini (c’est le mot) par s’identifier à Israël. How Dare He !!! Ah merde, ON N’EN SORT PAS.


Si, on en sort. Faut être guilt-light. Et accepter d’être jugé. Et, pire que tout, avouer qu’on « est agi » et qu’on maîtrise pas tout (ce qui signifie PAS qu’on maîtrise rien).


L’horreur de chez inhumain, pas vrai ? Pas pour tout le monde, mais c’est devenu une rareté. Qui est clean, qui est out ? Toujours Chez les Cinéphiles ? Côté Israël, y’a le documentariste Avi Mograbi qui est clean (total inconnu parce qu’on n’aime pas Israël, sauf s’il est sleazy). Côté Palestine, y’a le réalisateur Elia Suleiman (un bon de chez bon, et qui peut se permettre d’être plus qu’un simple témoin parce qu’on aime la Palestine – mais qui est pas beaucoup mieux loti que Mograbi à cause de la concurrence déloyale – on aime TOUS les Palestiniens, donc également ceux qui mentent et ceux qui valent pas tripette). Comme Captains Guilt-Light, au Moyen-Orient tendance cœur du conflit, j’en vois pas d’autres.


Et si tout ça, le 18 juin 2021, c’est pas ça l’Apocalypse Now…. l’Apocalypse Now, qu’est-ce que c’est ?

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le 18 juin 2021

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