Comme à Ostende
7.4
Comme à Ostende

Morceau de Arno (1995)

D’abord quelques remarques sur le texte de Jean-Roger Caussimon, avant d’évoquer l’interprétation d’Arno :

Comme à Ostende est une chanson dont on connaît surtout la version de Ferré. C’est une chanson que j’aime beaucoup. Une chanson que j’aime chanter. Une chanson à la fois triste et gaie.

Triste car il pleut, à Ostende comme partout. Triste car on pourrait se noyer dans un verre, ou dans les bras d’une prostituée. Triste car celui qui parle se demande si ça vaut le coup de vivre sa vie…

Mais des moments de bonheur surgissent ça et là, des lueurs d’espoirs apparaissent au détour d’une rue, à écouter le vieil air du tonnerre d’un limonaire, dans un bar, à se noyer dans les yeux de la serveuse ou à participer à la camaraderie qui s’installe vite après quelques verres de bière. On pense à la première gorgée de bière de Delerm. Ici, c’est notamment « une odeur de bière, de frites et de moules marinières », la musique de l’orgue de barbarie, les yeux de la barmaid, ni gris ni verts…

Le texte est magnifique, évoquant un homme qui ressent parfois de la solitude, qui se sent vieillir, qui déprime parfois, mais qui sait aussi profiter d’instants lumineux dans la pénombre, de moments de bonheur ou de plaisir, même fugaces.

Une chanson qui se place en Belgique bien sûr, qui fait penser au Plat pays de Brel, forcément, mais la chanson est universelle : il pleut sur la ville, « comme à Ostende et comme partout ».

Une chanson à écouter bien sûr, mais aussi à entonner avec cœur, même seul ou sans avoir enquillé des bières ! Une chanson qui remonte le moral malgré la sinistrose ambiante.

Arno reprend ce texte de Caussimon en 1995 pour nous offrir une magnifique interprétation. Déjà, musicalement, c’est très différent des versions précédentes. Je ne connais malheureusement pas grand-chose en musique, mais il amène ici un rythme plus lent avec des percussions, avant d’accélérer lors du refrain avec guitare électrique et batterie qui apportent toute l’énergie nécessaire. Et puis, la personnalité d’Arno et sa voix s’adaptent très bien à la chanson, indépendamment qu’il soit belge et né à Ostende. Ca colle très bien à son univers et c’est au final très plaisant. C’est aussi très agréable d’avoir une reprise bien différente de l’original !

Au final, c’est une version que j’aime autant que la chanson de Ferré, tant pour la musique que pour l’interprétation. A écouter.
socrate
9
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le 13 oct. 2012

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socrate

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