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Burning Sky
Burning Sky

Morceau de The Jam (1979)

La petitesse vue par…. 5 - Paul Weller (la lettre)

Le « ciel en feu » du titre n’est ni une tournure idiomatique, ni une référence culturelle ou religieuse. C’est une métaphore originale de Paul Weller, renvoyant à celle du titre de l’album (un jeu de mots sur « setting suns », soit « les soleils couchants / les fils qui se couchent »), où on peut aussi trouver des échos de celle de John Fogerty (Creedence Clearwater Revival) dans Bad moon rising (« Je vois se lever une lune de mauvais augure »).


Sans l’expliciter plus avant, il faut rappeler que l’album est un tableau de l’ère thatchérienne, dont le TINA a - entre autres - redistribué les cartes des idées et des valeurs en profondeur. Le bon choix étant le seul choix, ceux qui le faisaient se sentaient légitimes et surtout « réalistes », et pouvaient tranquillement mépriser ceux qui n’y trouvaient pas leur compte (futurs « sans-dents » et « riens du tout » dans le langage fleuri de deux de nos Présidents). The Jam, qui furent la mauvaise conscience de ce ciel en feu toujours d’actualité, posent la question dans un diptyque (Burning Sky / Scrape away) : qui est quelqu’un, qui n’est rien, qui est petit, qui est grand ?


La parole est au représentant du TINA.


Comment vont les choses dans ton petit monde ?
J’espère que tout baigne, et pour toi aussi
Vois-tu toujours la même vieille bande ?
Tu sais, ceux qui se retrouvaient tous les vendredis
Je suis vraiment désolé de ne pas pouvoir venir
Mais le travail d’abord, tu sais ce que c’est
Ça commence à vraiment décoller pour moi
Le business est florissant, j’engrange du profit


Et puis de toute façon, ce serait pas pareil
On a tous grandi, on a tous nos vies
Et les valeurs qui ont été les nôtres dans le temps
Semblent stupides maintenant, faut payer le loyer
Et faut couper certains liens, et en nouer d’autres


Non mais ne te méprends pas
Les idéaux c’est bien quand on est jeune
Et je reconnais qu’on s’est bien marrés
Mais c’est tout ce que c’était et sera jamais


Car le ciel en feu, son embrasement ne faiblit pas
Et tant que ça durera (et ça durera toujours)
Y’aura pas de place pour les rêves, que l’appel du commerce
Et le percepteur qui hurle qu’il veut son fric
Et les roues de la finance ne vont pas ralentir


Et y’a que nous les réalistes qui nous en sortirons
Parce qu’il n’y a qu’un pouvoir supérieur à celui de la vérité
Et c’est celui du ciel en feu


Ah et à propos faut que je te dise
Avant de finir cette lettre, j’ai un rendez-vous la semaine prochaine
Avec une huile d’une multinationale
Je peux pas te dire qui c’est, mais je suis sûr que tu as deviné


Et le ciel en feu, son embrasement ne faiblit pas
Et il ne s’éteindra pas avant d’en avoir eu assez
Les salauds cupides ne te lâcheront pas
Et tu n’es qu’un rêveur si tu t’en rends pas compte
Et plus tôt tu atterriras et mieux ce sera pour toi
Alors nous serons tous heureux et nous serons tous sages
Et nous vénérerons tous le ciel en feu


Alors nous serons tous heureux et nous serons tous sages
Et ensemble nous vivrons sous le ciel en feu.


(extrait de Setting Sons)


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le 27 août 2020

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