Evocateur plus que pédagogique.

Passionnant et aride sujet que celui des bibliothèques de manuscrits conservés dans les cités du désert de Mauritanie. Le texte, précis et habité, demandera un effort pour qui souhaiterait réellement en comprendre toute la complexité. Le livre s'ouvre sur une carte de la Mauritanie, sur laquelle ressortent les principales cités qui seront décrites ici : Ouadane, Chinguetti, Tichit et Oualata. Ces cités étaient non seulement des points d'oasis au milieu des sables ou des rochers mauritaniens, mais elles accueillaient également des pélerins, parfois venus de fort loin, sur une route marquée de lieux religieux où se recueillir.

Au fil des siècles, ces pèlerins ont laissé des manuscrits qui sont encore aujourd'hui conservés dans des coffres en bois d'étroites maisons en pierre sèche, dont toute l'architecture vise à protéger du soleil, du vent, de la sécheresse. Que trouve-t-on dans ces manuscrits ? Pas seulement des livres religieux apparemment, mais les propriétaires ne donnent pas facilement accès à leurs possessions. Il y a là un enjeu de conservation majeur, et je ne sais pas si l'UNESCO a fait quelque chose à ce sujet. Il faut dire que la région n'est pas sûre actuellement.

Le texte ne procède pas chronologiquement, ni même thématiquement, ce qui est assez déroutant et demande, comme je l'ai dit, un véritable effort pour qui découvre cette culture. On alterne entre des considérations sur la spiritualité des populations, sur leur vie quotidienne, sur leur passé, sur le milieu extrême auquel elle se confronte. On ne peut pas reprocher à l'autrice de mal connaître son sujet : c'est pointu, mais personnellement j'aurais aimé que l'on se concentre davantage sur les manuscrits en eux-mêmes, et que le plan soit un peu plus cartésien. Peut-être cela fait-il partie du voyage.

Un ouvrage plus évocateur que didactique, sur un sujet fascinant : des manuscrits conservés sur des générations par des peuplades du désert.