American Psycho de Brett E.Ellis et le bûcher des vanités, de Tom Wolfe et Trente ans et des poussières de Jay McInerney donnent un aperçu complémentaire du Manhattan des années 80.

C'est d'ailleurs toujours tentant de comparer McInerney à Ellis puisqu'ils ont connu le succès au même moment, en abordant sensiblement les mêmes thèmes même si les personnages de Jay sont plus humains, plus sensibles, plus émotifs, plus attachants, plus émouvants.

Trente ans et des poussières pourrait donc être le roman à recommander à ceux qui n'ont pas envie de lire American Psycho parce que la flamboyance artificielle du New York des années 80 est un sujet commun à ces deux oeuvres.
Mais çà serait du gâchis. D'abord parce qu'il ne faut pas passer à côté d'American Psycho, çà serait vraiment dommage. Ensuite parce que, c'est peu réducteur de lui donner ce rôle de succédané : Trente ans et des poussières est un formidable roman en soi.

C'est l'histoire d'un couple parfait. Il y a Russel qui travaille dans l'édition littéraire et Corinne, qui est courtière à Wall Street. Et puis Russel commence à s'ennuyer et décide de lancer une OPA pour racheter sa boite tandis que Corinne prend conscience de la vacuité de son existence et de la futilité de la vie des yuppies new-yorkais...petit à petit le couple se délite, se désagrège jusqu'à une flamboyante explosion finale.
Autour du couple, une galerie de personnages plus ou moins attachants, comme par exemple ces deux écrivains hauts en couleur : le jeune prodige drogué (autoportrait de l'auteur à ses débuts?) et le mythe vivant qui n'a produit qu'un chef d'oeuvre il y a vingt ans et vit aux crochets de son éditeur de la promesse d'une suite qu'il n'écrira jamais.

Et puis il y a la ville. La ville qui à l'époque n'avait pas grand chose à voir avec le New York d'aujourd'hui. La ville qui est un personnage à part entière de ce roman formidable.

Extraits :
"On passe son enfance a désirer être un adulte et le reste de sa vie a idéaliser son enfance"

"Appartenant lui-même à l'élite cultivée de la classe moyenne blanche, il n'éprouvait que de la condescendance à l'encontre des siens quand il les rencontrait dans un roman."

"Il etait depuis longtemps convaincu que si l'on interdisait brusquement les figures de discours fondées sur le sport et la fornication, les moyens de communication des entreprises américaines seraient réduits aux mathématiques pures."

"Il arrive des choses inimaginables et nous sommes contraints de les accepter. Avant que notre meilleur ami ne couche avec notre femme, nous dirions que c'est un crime impardonnable, mais c'est seulement quand nous sommes affrontés à cette réalité, que nous apprenons qu'il et possible de s'en accommoder, et de vivre avec."
rivax
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le 27 sept. 2011

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