Transmania, c'est un peu la preuve qu'aujourd'hui, dans la phase historique d'un capitalisme en fin de vie, énoncer des vérités simples et basiques, c'est se mettre en danger.
L'idéologie transgenre voudrait effacer l'histoire des sciences de la vie pour la remplacer par une analyse purement subjectiviste, basée sur le ressenti face à son propre genre.
Personne ne niera, ni moi ni ce livre, que si l'on naît bien d'un sexe biologique défini (dans une très large majorité des cas, il y aura bien sûr toujours des exceptions génétiques) par des pairs de chromosomes, des organes reproducteurs et des différenciations hormonales, il y a bien un genre social purement construit historiquement, et parfaitement aliénant. Il ne s'agit donc pas de remettre en question les acquis de la théorie féministe, mais justement de les défendre en démontrant que le transgenrisme, pure construction idéologique basée sur un mal-être subjectiviste, est en fait à la fois un progressisme du capital (car il a à sa botte toute une industrie pharmacologique qui s'y exprime et permet de renouveler le champ de la représentation culturelle avec de nouveaux sujets) et un régressisme sociétal (car une femme est désormais n'importe qui se sentant femme).
Alors oui, le livre a des défauts, mais on doit encore pouvoir en France défendre une analyse basée sur des faits scientifiques établis depuis bien longtemps, sur une vérité impersonnelle, et pas sur une bouillie idéologique subjectiviste qui se base uniquement sur le vécu de certains cas d'ailleurs minoritaires dans la population générale. Dire ça, ce n'est pas remettre en cause la souffrance des personnes trans, qui est bien réelle, c'est simplement la mettre à la mesure de ce qu'elle est : un mal-être produit historiquement qui n'a pas à s'imposer comme règle universelle à l'ensemble de l'humanité.