Ce livre, qui prétend travailler l'articulation entre la pensée queer et la psychanalyse, n'aborde en vérité qu'au dernier chapitre (9/9) la question en la réduisant au rapport que certain.e.s théoricien.ne.s queer entretiennent avec la pensée de Lacan. On a envie de demander à Javier Saez s'il n'existe pas d'autres psychanalystes que Lacan... En tout cas cette défense superficielle du psychanalyste profondément homophobe ne vaut rien, il faudrait aller bien plus loin pour le tirer d'affaire.
Le reste de l'ouvrage consiste en une alternance entre une histoire superficielle des pensées queers et une histoire superficielle de la psychanalyse. On a l'impression tout au long que la lecture des textes queer est faite de seconde main. Elle n'est en tout cas jamais approfondie et jamais intéressante.
Enfin, la traduction de Françoise Ben Kemoun fait montre d'une ignorance profonde de l'histoire et du présent des luttes LGBT+ au point qu'elle en vient à traduire ce qu'il faudrait traduire par "transgenre" en "transgénérique". Mais aussi : "Homophile" devient "homophilique" etc...
En bref, c'est plat, c'est inepte, de la redite de bas-étage qui n'apporte rien. Dommage parce que ce sujet mérite bien mieux.