The mist'erious King

Première critique que je fais sur un bouquin, ou plutôt sur une nouvelle !
Allons-y gaiement, les p'tits amis !

J'aime profondément Stephen King.
Non, sérieusement, c'est pour moi un auteur absolument fabuleux, bourré de talent et d'imagination. Ses romans et nouvelles combinent magnifiquement l'horreur, la fiction et la plupart du temps présentent un fond sublimement bien amené de critique sociale, morale et montrant souvent les dérives possibles de l'esprit humain face à une situation donnée.
Ayant vu il y a quelques mois de ça le film The Mist de Darabont tiré de cette nouvelle, il me tardait de dévorer l'histoire originale de King.
La nouvelle nous plonge dans (le brouillard, oui, mais laissez-moi donc finir ma phrase, bande de sombres malotrus) une petite ville du Maine (comme la plupart des oeuvres Made in King) dans laquelle vit une gentille petite famille, David Drayton, sa femme Stephanie et leur petit Billy. Nos trois petits loulous sympathiques vivent sympathiquement dans une sympathique maison au bord d'un sympathique lac. Il sont bien heureux dans leur sympathique petite vie jusqu'au jour où arrive sur ledit lac un moins sympathique brouillard bien opaque et bien blanc.
M'enfin bon, pour l'instant, rien de bien grave, on se préoccupe surtout de la tempête violente de la veille qui a fait pas mal de dégâts. Et puis bon, pour tout remettre en ordre, il faut bien un peu de bière, non ?
"Tu viens, Billy ? On va acheter des bières à la supérette du coin avec notre voisin Gros Connard !"
Sauf que bon, une fois arrivés, force est de constater que cette brume, mine de rien, elle avance, elle avance... Elle a même atteint la supérette ! Mais c'est pas tant le brouillard le problème...c'est plutôt les bestioles qu'il y a DANS le brouillard. Et aussi la poignée de tarés enfermée DANS la supérette.
Et c'est là que la magie King opère. Tu finis vite par te demander si les monstres les plus terrifiants et dangereux sont plutôt dehors ou dedans. Voir carrément dans l'être humain.
La psychologie des personnages est à la fois fabuleuse et hyper réaliste dans une situation si improbable, tant et si bien qu'au final elle en deviendrait presque plausible tant les réactions sonnent juste. Ça va de l'enfant apeuré et épuisé, plein de terreur et d'espoir, aux personnes cédant presque en dernier recours et en marque absolue de désespoir à l'appel grinçant et menaçant de la foi ici plus destructrice que salvatrice, en passant par le narrateur, David, plein de doutes et de peur mais se donnant par défaut un rôle de soupape et de source de réconfort pour les derniers personnages qui croient encore à une issue heureuse.
On a donc un savant cocktail d'horreur, de suspens et de psychologie humaine.

Après, bon, j'ai pas pu passer à côté de la comparaison avec le film que j'avais adoré. Force est de constater que la fidélité à l’œuvre d'origine est bien là. On a bien sûr de légères différences mais la majeure partie des éléments est là. Les différences dans le film ne sont jamais incohérentes et suivent toujours une mentalité qui tient debout et la fin qui est par contre bien loin de celle de la nouvelle n'en est pas moins réussie d'après moi (après je peux comprendre qu'on soit déçu de la fin du film en ayant lu le livre et inversement mais aucune de m'a négativement choquée, personnellement). Ce sont deux fins très différentes et j'ai adoré les deux. Je vous conseille d'ailleurs fortement cette expérience, c'est à dire d'essayer les deux œuvres et si l'envie vous vient, de me donner votre avis.

Tout ça pour dire que King, tant dans ses nouvelles que dans ses romans, bah c'est un style reconnaissable entre mille et qu'on l'aime ou non, il reste pour moi l'auteur le plus génial de son temps.