The Kiss Quotient
6.7
The Kiss Quotient

livre de Helen Hoang (2018)

J'adore les histoires qui mettent en avant des cultures et des expériences qui sont, malheureusement, trop rarement représentées, alors quand j'ai appris que ce livre racontait l'histoire d'une femme atteinte d'autisme, je l'ai immédiatement ajouté à mes envies.


Bien que ce roman ne soit pas aussi bon que je l'attendais, il y a plusieurs choses à complimenter : tout d'abord le fait de donner la parole à une femme autiste et de savoir que les événements relatés dans ce livre et les recherches continues de l'auteur l'ont poussée à consulter un thérapeute et à se faire diagnostiquer un trouble du spectre. Il est très important d'avoir des représentations de femmes autistes afin d'élargir la vision des personnes autistes. Le fait qu'il y ait un véritable attrait à la culture de la communauté de Michael, son héritage vietnamien transparaît et on ressent de la joie dans les interactions avec sa famille. D'un autre côté, on peut noter l'inversion rafraîchissante des "rôles" entre les sexes par le biais de l'argent.


Cela dit, je reproche beaucoup de choses à ce livre, chacune d'entre elles heurtant mon enthousiasme initial, jusqu'à ce qu'il disparaisse complètement. Il est ennuyeux, moyennement écrit et truffé de clichés. J'en attendais plus. Au lieu de ça, je suis restée sceptique et sujette à un pétillement de malaise.


C'est l'histoire d'une femme intelligente, belle et accomplie, qui a simplement eu la malchance de tomber sur des hommes qui ne se sont jamais intéressés à autre chose qu'à leur propre plaisir, sans la respecter ou la prendre en compte. Alors, elle est restée là et a accepté, parce qu'il est clair que si quelqu'un vous fait du mal, c'est que vous le mériter parce qu'il y a quelque chose qui ne va pas chez vous. Pour Stella, c'était son autisme. S'il était évident et indubitable, à un moment quelconque du livre, que l'auteur mettait en évidence cette attitude comme un problème, j'aurais été davantage satisfaite. Au lieu de cela, il montre que l'autisme est un défaut inhérent que l'on est censé surmonter, et il positionne le love interest, Michael, comme quelqu'un qui le fera, en omettant d'examiner le fait (crucial) que les rencontres passées de Stella n'ont pas mal tourné à cause de son autisme. Ses rendez-vous étaient simplement des tas de merde qui ne la traitaient pas comme un être humain. Et puis, Michael arrive, "offre" à Stella les moindres miettes de décence humaine qui les considère comme un festin.


Frustration d'autant plus exacerbée par le fait qu'une fois que Stella a établi qu'elle apprécie le contact physique avec un homme (c'est-à-dire un homme qui la traite décemment et qui ne la laisse pas allongée sur le lit pour s'en servir comme d'une poupée sexuelle), elle suggère qu'ils renoncent au sexe et travaillent ensemble pour trouver comment la rendre à l'aise dans des situations romantiques, et c'est ainsi que commence une fausse relation qui, bien sûr, se transforme en romance.


Il est également flagrant de constater que les symptômes de Stella semblent disparaître comme par magie autour de Michael. Le récit embellissait Michael dès le début, palliant sa possessivité et ne mettant en lumière son caractère qu'en diabolisant littéralement tous les autres personnages masculins. Cela est encore plus évident en voyant le second love interest, Philip, le collègue de Stella, qui a pour seule caractéristique d'être un connard fini. C'est tout. Si la romance dans votre livre n'est viable que parce que chaque personnage qui n'est pas l'amoureux potentiel est un connard insupportable... Il y a peut-être un problème.


De plus, il y a plusieurs passages qui ont déclenché les plus désagréables émotions en moi : Lorsque Philip entre dans le bureau de Stella et lui demande négligemment si elle est vierge, il lui conseille de sortir et coucher avec beaucoup plus d'hommes, afin d'acquérir de l'expérience et de multiplier ses chances. Toute la scène hurlait au harcèlement sexuel et le fait que toute cette rencontre ait été négligemment passée sous silence était extrêmement décevant. Aussi, l'un des commentaires de Michael sur Stella, "le genre de tétons dont les hommes et les bébés rêvent" n'a pas manqué de me dégouter.


Je suis très frustrée de l'absence d'exploration en profondeur de tant d'idées importantes en faveur de (plus que trop nombreuses) scènes de sexe menant à l'escalade d'une intrigue qui se concentre très étroitement sur une romance à la dynamique vraiment douteuse. Je reconnais cependant l'importance de livres comme The Kiss Quotient et la façon dont ils contribuent à améliorer la sensibilisation, et j'espère voir une plus grande représentation de l'autisme (de meilleure qualité s'il vous plait...).

Créée

le 26 avr. 2022

Critique lue 17 fois

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