Collection Harlequin dans l'espace

Je veux bien croire que ce roman était une valeur sûre en 1970, mais le découvrir en 2021 c'est une toute autre histoire. J'en suis à la moitié et je ne sais pas si je vais le terminer.

L'aspect hard SF est bon, mais n'occupe qu'une infime partie du roman jusqu'à présent.

Sur le plan psychologique c'est extrêmement dépassé. Pour replacer dans le contexte : en 1970 c'étaient des militaires qui partaient dans l'espace pour de courts trajets, les recherches sur la psychologie pour les longs voyages à huis clos étaient très loin de se faire, contrairement à aujourd'hui où ces questions se posent pour un voyage habité vers Mars.
Le problème du roman, bien que ça soit compréhensible, c'est que ça se sent violemment. Chaque personnage a certes passé "des tests de psychologie", mais on se demande comment un seul d'entre eux a pu être retenu tellement ils sont tous instables. À part peut-être le capitaine Telander, aucun n'aurait du se trouver à bord.

Mais le principal souci pour moi vient de la majorité du contenu : Cela ne parle surtout que de qui couche avec qui, qui est amoureux de qui, et les opinions des uns et des autres sur les coucheries des uns et des autres. Qu'est-ce qu'on s'en fout ? Qui ça intéresse ?

Et pire : en moins de 150 pages, le roman enchaîne tous les aspects sexistes qu'on peut imaginer :
Les hommes sont forts, ou doivent être forts, ils crient, se battent, font la mécanique, sont intéressés par les défis, sont fidèles et pas demandeurs.
Les femmes sont faibles, gloussent ou pleurent, tentatrices, tournent d'un homme à l'autre, sont infidèles, ont peur de leur masse de travail, et recherchent avant tout l'affection.

Les deux exemples les plus récents dans le récit, là où j'en suis (aucun spoil) :
Le prof d'escrime qui dit à son unique élève (une femme) qui est fatiguée par l'entraînement : "Vous devriez recruter d'autres femmes, ça serait plus facile pour vous.
- Mais je n'arriverai jamais à leur enseigner !
- Mais moi je dois former les hommes en priorité, vous comprenez."

Le capitaine qui dit à une femme un truc du genre "vous pourriez éviter de changer d'homme aussi souvent ? La majorité des femmes sont en relation stable maintenant."

Vous voyez le genre.

Et ça c'est quand ça ne parle pas de religion chrétienne, à la limite du prosélytisme.
Bref, sexisme + amour + religion... c'est insupportable. Je ne recherche pas ça dans un roman de SF.

Reste à voir si mon envie de continuer la partie SF est plus forte que mon envie d'éviter les dialogues et situations à l'eau de rose d'un autre temps.

Voici une 4ème de couverture honnête sur les 150 pages que j'ai lu :
"Vingt-cinq hommes et vingt-cinq femmes ayant gagné un tirage au sort. Un vaisseau spatial. Un problème.
Les hommes vont-ils sauver la situation ? Les femmes vont-elles trouver un mari stable ?
Suivez la vie sexuelle de ces cinquante membres d'équipage vivant à huis clos pour le reste de leurs jours."

Bizarrement, je n'ai pas du tout envie d'acheter ça.