Rubempré reste jusqu'au bout victime de ses relations. Elles l'avaient mené à la ruine et aux portes du suicide dans les Illusions perdues, dont le sauve l'abbé Herrera, et le voici réapparaissant fringant au bras d'Esther, la reine des courtisanes intrigantes, dans les bals du tout-Paris, là où Lucien a multiplié les conquêtes chez les femmes de l'aristocratie qui ne voient pas cette apparition du meilleur oeil. Aussi Vautrin essaie-t-il de lui arranger un mariage avec une jeune noble, en extorquant d'importants fonds à Nucingen, qui a longtemps entretenu Esther. Aussi Vautrin continue-t-il l'escroquerie, à l'aide des anciennes maîtresses aristocrates de Rubempré, ces dernières arrivant à le promouvoir au sein de la police.
Les rebondissements fleurissent comme jamais, au point de rendre la trame narrative assez complexe, le ton est empreint de la verve habituelle de l'auteur, au service de l'analyse des recoins les plus obscurs de la haute société parisienne qui tient toujours à garder bonne figure, malgré ses méfaits et mésalliances. C'est assez jouissif, mais il faut rester attentif, afin d'arriver à suivre, et cela vaut bien la peine. Ce n'est pas un grand classique pour rien.