Sans aucun doute, la plus belle fin du monde.

Stéphane Servant propose une énième vision d'une apocalypse, en commençant par sa structure pure, où les chapitres qui se présentent au lecteur dans un ordre décroissant, s'égrènent au fil des jours, des heures, des secondes… A la manière de La Route de Cormac McCarthy, les protagonistes, qui sont traqués par un groupe de jeunes ultraviolents, sont amenés à errer vers un endroit potentiellement meilleur pour eux : la montagne.

Mais là où le génie du livre réside réellement, c'est dans son discours d'arrière-plan qui, peu à peu, se met au-devant de la scène sans jamais occulter l'action et le déroulement de la quête. En effet les personnages principaux font rapidement la rencontre d'un porcelet qui changera radicalement la perception du monde dans lequel ils évoluent.
Très vite, se mettent en parallèle des questions sur la condition animale et le rapport qu'entretiennent les animaux avec les hommes. Où se situent alors la frontière entre l'Homme et l'Animal ? Est-elle si solide que nous le prétendons ou bien est-elle poreuse ? Ce sont justement dans ces moments-là que le style de l'auteur sort un peu des sentiers battus, que le récit prend alors une tournure très poétique sans jamais tomber dans la complexité.

En bref, une excellente lecture qui, au début, semble ne pas conter plus de choses qu'un autre ouvrage parlant de fin du monde, mais qui se révèle au fil des pages de plus en plus surprenante.

Quoi qu'il en soit nous avons ici affaire à un livre qui ravira un public adolescent mais qui plaira, sans aucun doute, à la grande majorité des adultes.