A sa lecture, on réalise que si être autiste n'est pas ragoutant vu de l'extérieur, de l'intérieur ce n'est pas si mal (tant que personne ne vient vous casser les pieds...) Ce témoignage m'a aussi permis de réaliser que j'étais moi-même autiste. Seulement, pas assez pour courir en criant dans les supermarchés comme mes confrères. A la place, j'ai un ersatz de vie sociale, ce qui est nettement moins drôle.
Trêve de plaisanterie, la vérité c'est qu'il n'est pas facile de faire la critique d'un livre qu'on a lu il y a plus de 10 ans. Il faudrait que je le relise. Mais "Si on me touche je n'existe plus" m'a marquée, au point de conditionner le choix de mon stage de 3e que j'ai passé dans une classe maternelle spécialisée pour enfants autistes. A l'époque, j'écoutais OK Computer de Radiohead, un excellent CD dont l'ambiance rêveuse se mariait bien avec l'univers de Donna Williams, qui nous raconte sa vie dans cet ouvrage. Ce dernier est un témoignage exceptionnel, qui permet de saisir ce que peut ressentir un autiste et comment il peut fonctionner. On se rend compte qu'on est tout à fait capable de le comprendre, plus encore, qu'il fait écho à une partie de nous, et on cogite alors sur ces frontières que la médecine et autres sciences abattent pour définir folie et normalité.
Il y a plusieurs sortes d'autismes, et aucun individu n'est identique à aucun autre. Toujours est-il que la sensibilité de Donna Williams est d'une pureté déconcertante, et que l'appréhender à travers ce livre changera définitivement votre regard sur l'autisme.
z00u
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le 13 mars 2011

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