Le style du livre a pris un coup de vieux et une nouvelle traduction ne serait peut-être pas inutile : les actions des nombreux personnages sont souvent décrites de manière théâtrale et l'auteur surligne (très) lourdement tout ce qu'ils pensent. Et pour être sûr que le lecteur capte bien, il le fait en général plusieurs fois.
Bref, pour la subtilité, on repassera.
Reste que le dernier tiers du roman livre des passages forts et durs à encaisser (alors même qu'on n'avait pas forcément éprouvé beaucoup de sympathie pour les "héros" - Hans Fallada n'hésitant pas à nous montrer leurs défauts - il est un peu moins manichéen à ce niveau là). Et je retiens aussi quelque chose de "Seul dans Berlin" : c'est qu'il parvient tout de même à très bien décrire le climat de terreur qui a gangréné tous les strates de la population allemande sous le IIIe Reich : du simple travailleur, aux membres du parti Nazi eux-mêmes. Elle commande et pourrit (presque) tout ce qu'elle touche, et ça permet d'appréhender comment l'innommable à pu se produire.