Risibles amour est un recueil de nouvelles agréable à lire.
L'auteur y analyse les relations amoureuses hétérosexuelles avec un style d'écriture raffiné, évocateur et poétique.
Les personnages et les mises en situations sont variés. On est pris dans chaque histoire avec une force assez dingue. Grâce au regard nuancé de l'écrivain, les émotions ressenties pendant la lectures sont complexes.
Les thèmes abordés (amour, liberté, identité, authenticité, séduction, jeu, désir, pouvoir)
sont traités avec beaucoup de cynisme, ce qui fait qu'on se sent presque honteux de rire dans des situations où l'on ne devrait pas ...
L'érotisme est très présent dans l'oeuvre.
Il explore la manière dont les jeux de séduction peuvent être à la fois excitants et risibles, démontrant l'absurdité et l'artifice qui peuvent se cacher derrière les désirs sexuels. Il explore également l'intimité et la vulnérabilité qui accompagnent souvent les expériences sexuelles.
Les deux sexes sont en théorie aussi vulnérables l'un que l'autre dans ce moment, mais dans ce recueil la femme est toujours celle qui prend un risque lors d'un rapport sexuel. On a l'impression qu'elle perd en valeur aux yeux de l'homme, qu'il la dépossède de la seule chose qu'il n'avait pas encore d'elle. L'acte sexuel est vu comme une prise de pouvoir de l'homme sur la femme (au court et au long terme).
La nouvelle : "Le jeu de l'auto-stop" m'a glacé le sang, j'ai rarement ressenti autant d'émotions contradictoires au cours d'une lecture. C'est celle qui m'a le plus marquée et qui est à mon sens la plus intéressante à analyser. Une atmosphère de tension et de mystère prédomine tout au long du récit. Les personnages utilisent l'excitation du jeu pour explorer leur désir de domination et d'abandon. Quand s'arrête le jeu ? Quand commence-t-il ?
Bon maintenant parlons des choses qui fâchent.
Un GROS point négatif de ce livre : les Personnages féminins sont creux, elles ne sont dans l'histoire que pour servir les propos des hommes. Elles sont là pour mettre en scène ce que l'homme va faire. Elles sont complètement effacées et superficielles. Leur représentation est plus que stéréotypée et c'est bien triste. Ce sont des objets de démonstration et de pouvoir. Victimes des pulsions sexuelles des hommes, elles n'ont pas l'air d'avoir les ressources en elles pour être plus que de vulgaires objet de désirs.
Elles sont souvent comparées à des animaux et ont l'air d'avoir l'intelligence de truites lyophilisées. Bon ok, le livre date de 1968 mais quand même...
J'aurais plus apprécié la lecture si je ne pouvais pas à chaque fois prédire que les femmes seraient lésées.
On l'aura compris, Milan Kundera aime les très belles femmes, les autres ne sont même pas à considérer. Il serait presque honteux d'être vu avec une femme laide.
"Le vrai pêcheur rejette à l’eau les petits poissons" .
Voilà autre chose ...
Donnez-moi un foulard que je me voile les yeux.
Lors de la composition de ses personnages, l'auteur a sûrement dû oublier de leur mettre un cerveau et des neurones. Ce qui est quand même problématique.
Le comportement des hommes est très simplifié également, il n'a pas oublié de leur mettre un cerveau mais on dirait que dans ce livre, ils ne peuvent irriguer qu'un organe à la fois.
Je vous laisse deviner lequel a la priorité. :)