Stérile narration !!!

J'attends de lire deux ou trois autres romans, dont son plus célèbre Le Feu Follet, avant de me faire une opinion définitive sur l'oeuvre de Pierre Drieu la Rochelle ; mais à travers la lecture du semi-autobiographique Gilles et de celui-ci, qui se lit sans problème cela dit, j'ai tendance pour l'instant à être plus fasciné par l'homme lui-même que par son oeuvre.

Rêveuse bourgeoisie alors... Fin du XIXe siècle, une jeune femme de la bourgeoisie pas trop inconfortable niveau finances épouse, sous sa propre impulsion et sous celle de sa famille, cette dernière alléchée par l'odeur futile d'un nom à particule, un jeune homme instable à tous les niveaux, attaché à une maîtresse qu'il ne compte pas larguer, qui voit surtout un beau paquet de pognon se profiler... Commence alors une déchéance sur 40 ans d'une famille, en rien arrangée par la fâcheuse habitude de la family de vouloir respecter les bons vieux codes bourgeois (la ruine plutôt que le divorce, yeah... !!!)...

Pour ce qui est de la décrépitude familiale, on sent bien que le Drieu a voulu suivre des spécialistes du domaine, du genre Balzac. Hélas, il n'y parvient pas l'exercice se révélant étrangement stérile et ponctué de maladresses, dont la plus grosse est de faire dire à la narratrice des deux dernières parties, la fille cadette du malheureux couple, que c'était en fait elle qui assurait la narration des parties précédentes tout en le cachant ; alors qu'en fait beaucoup trop de détails précis font qu'elle ne pouvait absolument pas tout connaître de ce qui se déroule dans ces dernières pour que ce soit crédible.

Dommage qu'à la place, l'auteur n'ait pas plutôt raconté le roman entier du point de vue de son personnage et nous montrer vraiment le tout uniquement que par sa vision. Ça aurait pu considérablement approfondir l'ensemble et le rendre crédible.