Retenir les Bêtes

Résumé : Grand, un rien timide, Magnus Mills a les yeux pétillants et les fossettes malicieuses d'un petit diable qui va vous jouer un bien mauvais tour. De fait, The restraint of beasts, son premier roman, traduit en exclusivité par les éditions 10x18, est un livre qui kidnappe le lecteur pour l'abandonner quelques 200 pages plus tard, le cœur au bord des lèvres. Le tout bien entendu, avec cette déconcertante désinvolture british qui vous ballote, à votre insu, dans un monde sans foi ni loi. Le titre français Retenir les bêtes, s'il ne peut traduire toute l'ambiguïté du titre anglais, rend pourtant très bien compte du petit jeu de poupées gigognes dans lequel Magnus Mills nous invite. C'est tout d'abord le métier du narrateur anglais, promu contremaître dans une entreprise écossaise spécialisée en construction de clôtures. Sous ses ordres, Tam et Richie, deux écossais pure souche, pur terroir, jumeaux dans leur rythme de travail et leur cadence à boire des bières. A priori, nos trois compagnons, sous leurs airs farouches et résistants, n'ont rien de criminels des grands chemins. Mais voilà, les accidents sont bien vite arrivés ou tombent à pic, c'est à choisir. Mine de rien, quelques cadavres viendront harmoniser le cours monotone de leurs existences. A l'issu de cet ouvrage, c'est donc au lecteur de choisir où sont les bêtes, où sont les enclos, qui contient quoi, et quoi contient qui. De toute façon, le lecteur est arrivé à l'ultime poupée, la toute petite, celle qui précède un sentiment de néantisation, d'absolu absurde.--Sylvaine Jeminet--