C’est officiel, j’aime infiniment Maxime Chattam. Je le tenais déjà en haute estime, juste derrière Stephen King, après avoir lu Le 5ème règne il y a quelques mois, mais là c’est confirmé. Que ta volonté soit faite est son vingtième roman, fraîchement paru aux éditions Albin Michel le 2 Janvier dernier, et que dire de plus si ce n’est qu’il s’agit d’un coup de maître ! Je ne regrette pas de m’être précipitée sur cet ouvrage le jour même de sa sortie, car après mes deux dernières lectures discutables, ce fut une véritable bouffée orgasmique. Et même s’il est fort probable que Monsieur Chattam ne lira pas ce billet, je tiens à le remercier chaleureusement pour ces vingt-quatre heures de pur bonheur, durant lesquelles j’ai littéralement dévoré son livre.


Bienvenue à Carson Mills, petite bourgade du Midwest avec ses champs de coquelicots, ses forêts, ses maisons pimpantes, ses habitants qui se connaissent tous. Un véritable petit coin de paradis… S’il n’y avait Jon Petersen… Pour son vingtième roman, Maxime Chattam s’amuse à dresser le portrait d’une petite ville du Midwest américain des années 60 jusqu’au début des années 80, avec pour fil rouge l’évolution de Jon Petersen, un pervers psychopathe, de son enfance jusqu’au point culminant de sa sinistre carrière criminelle.


Le début s’est avéré très difficile à lire. Ceux qui me connaissent savent à quel point j’ai beaucoup de mal à supporter la violence animale, hors, le premier chapitre en contient un terrible exemple. Cette scène fut extrêmement douloureuse à avaler. Mes mains en tremblaient, mes yeux larmoyaient, c’est dire toute la puissance de cette séquence. Heureusement, aucune autre boule de poil ne fut sacrifiée sur l’autel de l’horreur. En tout cas, pas de façon explicitée au lecteur. Ceci dit, le reste du roman est d’une incroyable violence malgré tout, aussi bien sur un plan physique que psychologique.


Le narrateur nous fait suivre la vie, les pensées, et les actes de Jon Petersen, l’incarnation même du Mal. Né dans le sang, il n’a jamais été bien « normal », et son grand-père, qui l’a élevé dès ses premiers jours, en était parfaitement conscient. Le jeune Petersen sema d’abord la terreur chez les fourmis, puis chez divers autres animaux (des chats, des chiens etc), avant de croiser la route d’un camarade d’école, Tyler. Ce dernier, une petite brute comme il en existe des dizaines dans les établissements scolaires, humilia Jon de la pire des façons et commit le geste de trop. Petersen lui fit alors payer très cher, et ce jour fut le début véritable de sa vie de psychopathe, à laquelle nous, lecteurs, allons assister impuissants.


Il n’est plus à prouver que Maxime Chattam est un formidable conteur. Son style et sa façon d’écrire ont fait leurs preuves depuis très longtemps. Ici encore, il est d’une justesse incroyable, aussi bien pour retranscrire l’ambiance de cette petite ville, que pour la crédibilité de ses personnages. Il utilise un vocabulaire glaçant et direct, qui ne laisse aucune place aux esprits sensibles. En tant que lecteurs, nous sommes entraînés dans les tréfonds de l’âme d’un sociopathe, et Chattam ne nous épargne rien. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a maîtrisé son sujet du début à la fin. Tout au long de ma lecture, j’ai eu la sensation de lire un Stephen King. Une fois encore si j’ose dire. J’aime tellement ces auteurs qui écrivent de façon aussi fluide et légère, ne se perdant pas en conjectures inutiles, et nous immisçant complètement dans une autre réalité.


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MorriganeWalker
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le 25 mai 2016

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