La trilogie de Frison Roche (Premier de cordée, La grande crevasse, Retour à la montagne) fait partie pour moi des romans marquant de mon adolescence.
Mille fois j'ai vécu mille affres et périls avec les héros qui constituait pour moi des modèles de construction virile indépassable. Il y a quelques années j'ai éprouvé le besoin de réfléchir un peu sur les ressorts intimes de cette fascination, quelques lignes en sont sorties que je vous livre ci-dessous telles quelles.

Il est possible de voir dans le roman de R. Frison-Roche Premier de cordée un récit d'initiation mettant en scène la question du deuil consécutif à l'hécatombe du premier conflit mondial dont l'ouvrage de S. Audoin-Rouzeau et A. Becker, 14-18 retrouver la Guerre, propose une première synthèse .

La montagne comme métaphore.

Écrit en 1941 et se déroulant en 1925, Premier de cordée se présente comme le récit d'une chute et d'une rédemption qui s'assimile au récit de l'épreuve d'un deuil et de sa sortie dans lequel la montagne occupe le rôle centrale d'une métaphore de la guerre.

Assimilation entre la montagne et la guerre que constate spontanément la veuve du guide en apprenant la mort de son mari.

P. 124 :

« [La femme de Jean Servettaz] Pauvre Jean... avoir tout fait... et la guerre... et la montagne... et les travaux du bois l'hiver dans les couloirs gelés... et puis périr comme ça... et au Dru ! »

Tandis que le sauvetage en montagne est assimilé à une mission sacrée équivalente à l'épreuve de la guerre.

P. 97 :

« [Le guide chef] Écoute, un dernier conseil, et vous, les jeunes, écoutez aussi. Le pauvre Jean est mort, c'est suffisant ; ça fait le deuxième de la compagnie cet été. Sous prétexte d'aller décrocher un mort, je ne voudrais quand même pas que vous fassiez des bêtises. Je vous connais, allez... j'ai été comme vous, je sais bien ce que vous allez me dire. On ne peut laisser le pauvre Jean accroché à son rocher comme un pantin mis là pour effrayer les choucas, […] Je sais ce que c'est... A Verdun, quand un copain tombait dans les lignes, on préférait se faire tuer plutôt que de ne pas aller chercher son corps. »

A la conclusion du récit le vieux guide à la retraite Joseph Ravanat révèle au deux ''fils'' du guide mort (son fils Pierre et son ancien porteur Georges) les règles d'un métier érigé au rang de mission sacré.

A l'instar de la guerre l'aventure en montagne est une activité exclusivement masculine si la jeune fiancée de Pierre, Aline porte des pantalons de ski et entend participer à la passion de son amoureux, elle se trouve très vite exclut par les hommes dès que l'escalade s'avère plus difficile (P. 268). La montagne apparaît comme une sorte d'absolu féminin vis à vis de laquelle les hommes ressentent une irrésistible attirance et que les femmes restées dans la vallée ressente comme une dangereuse rivale du fait qu'elle a le pouvoir de tuer ses fragiles amants. A l'image de la douleur muette de la mère après la mort de son mari et l'accident de son fils.

P. 167 :

« La Marie, prostrée dans un grand fauteuil, frissonne, bien qu'un grand feu de bois pétille dans la cheminée. Elle a les yeux secs, comme nacrés ; elle ne fait pas un mouvement mais fixe ses regards dans une douloureuse extase sur le Christ en mélèze sculpté à la main, accroché au mur, une branche de buis toute fanée posée en travers. »

Description sèche d'une douleur intériorise qui semble témoigner de la souffrance de la perte avivé par l'absence du corps du défunt, situation partagé par de nombreuse famille à l'issue de la première guerre mondiale. L'absence du corps du défunt ne permettant pas de surmonter la perte de l'être cher en bloquant les vivant dans une attente interminable (S. Audoin-Rouzeau, A. Becker, 14-18 retrouver la Guerre, pp. 288-289). Il est frappant de remarquer que R. Frison-Roche donne à son alpiniste mort foudroyé en montagne une attitude de veille figé dans l'éternité de la mort semblable à celle adopté par la statuaire de nombreux monuments aux morts.

P. 167-168 :

« Le visage du mort regarde la vallée ; un regard sans vie, car à la place des yeux clairs et rieurs de Servettaz, il n'y a plus maintenant que deux trous noirs et sanguinolents. Immobile sentinelle, le cadavre monte une faction éternelle face au monde des cimes ; on dirait qu'il contemple, par-dessus l'embrasement de l'ouest, les au-delà mystérieux de l'espace. »

L'absence insupportable du corps

La présence du corps du défunt comme étant une condition indispensable à l'accomplissement du deuil constitue une état de fait qui dépasse largement me simple ressort dramatique.

Une situation œdipienne compliqué par le deuil.

L'ouverture du roman met en scène le relais des générations en unissant au sein d'une cordée le jeune Pierre Servettaz et son oncle le vieux guide expérimenté Joseph Ravanat dit le Rouge. Âgé de soixante ans ce dernier se trouve obligé de prendre sa retraite et rêve que son neveu puisse à son tour devenir guide. Si la transmission inter-génération se trouve ainsi mis en scène celle ci s'effectue en excluant la génération du père correspondant à celle des hommes ayant fait la guerre de 14-18. L'oncle, ayant l'age d'être le grand père de son neveu, appartenant à la génération des hommes trop vieux en 1914 pour avoir combattu et Pierre étant trop jeune pour avoir été mobilisé (Situé en 1925, le roman met en scène un père Jean Servettaz agé de 45 ans, un fils Pierre de 22 ans et un oncle de 60 ans, ce qui leur donnerait 34, 11 et 49 ans en 1914) . Le père, représentant la génération des combattants de 14-18, quoique non mort à ce stade du récit se caractérise d'emblée par une absence pesante du fait qu'il entend contrarier la vocation de son père.

En voulant faire de son fils un hôtelier le père lui interdit la montagne se réservant seul le privilège de risquer sa vie dans l'exercice du métier de guide, pratique d'un métier risqué qui s'assimile implicitement au sacrifice de la guerre.

P. 109 :

« Ce besoin de construire, il [Jean Servettaz] l'avait éprouvé peu après la Grande Guerre. »

Sacrifice que le père entend réserver à lui seul.

P. 124 :

« [La femme de Jean Servettaz] il devait le savoir, lui qui n'a jamais voulu faire un guide de son fils... »

P. 9-10 :

« Jean Servettaz, était, à quarante-cinq ans, considéré comme le meilleur des guides de la nouvelle génération, mais, bien qu'il s'en défendit à l'occasion, il avait jusque-là mis tous ses soins à éloigner son fils de la montagne. ''Assez d'un à s'exposer dans la famille, disait-il fréquemment. Pierre sera hôtelier, ça rapporte plus et ça risque moins !'' […] Pierre avait donc suivi la route que lui traçait son père. Voulant tout connaître du métier de ceux qu'il aurait un jour à commander, il avait été successivement comptable à Paris, caissier à Lugano, aide-cuisinier à Londres, chasseur à Berlin, réceptionnaire à Innsbruck, allant de stage en stage, apprenant consciencieusement, parlant déjà couramment trois langues étrangères. Il rapportait de ses randonnées à travers l'Europe une précoce maturité et une nostalgie toujours plus grande du pays natal. Fils obéissant – en Savoie on ne plaisante pas l'autorité paternelle -, il se préparait avec succès à diriger, plus tard, la pension de famille qu'il aurait charge de faire grandir et prospérer. »

Si le père frustrant son fils du désir de devenir montagnard correspond à la mise en scène d'une situation œdipienne classique d'un roman d'initiation, la suite du récit complique cette situation du fait que l'interdit émane non plus d'un père vivant mais d'un père mort dans l'exercice du métier de guide.

Exemple tragique face auquel le fils Pierre peut difficilement de s'opposer. Ayant voulu aller chercher le corps de son père mort foudroyé en montagne le fils chute et se trouve frappé d'un vertige qui désormais lui interdit toute ascension. Situation qui psychologiquement peut se lire comme l'intériorisation culpabilisante de l'interdit énoncé par le père de la part du fils. Ayant voulu quand escalader une paroi verglacée malgré les supplications de ses camarades qui à cette occasion invoque même la volonté du père.

P. 151 :

« - On a fait tout ce qui était possible, dit-il [un des guides]. Tous, deux Boule et toi Fernand, vous avez risqué de vous décrocher pour franchir ce passage et plus haut c'est du pire. Alors suffit, n'est-ce pas ? Pierre, faut pas en prendre ombrage, mais ton père n'aurait jamais consenti à ce que nous continuions... pas vrai, vous autres ? »

Il tombe et se trouve puni en étant frappé de vertige. L'interdiction d'un père vivant auquel le fils aurait pu s'opposer se trouve substituer à l'interdit d'un mort qu'il n'est plus possible de contester et qui prend la forme d'une castration mutilante. A l'image de la loque que Pierre devient en proie au vertige lorsqu'il se trouve réduit à marcher à quatre pattes.

P. 199 :

« Il se penche, fléchit les genoux, va prendre son élan, mais au dernier moment, tout son être hésite ; c'est comme si une force occulte le retenait sur cette terrasse. Il tend les bras, impuissant à se décider à basculer en avant ; au contraire ! Le cœur lui monte au lèvres et, plus de répulsion, il se rejette sur la vire. Couché à plat ventre sur les pierres chaudes, il sanglote comme un gosse. Un désespoir immense l'accable . Ainsi c'est vrai ! Il n'est plus qu'une loque, une pauvre chiffe incapable de commander à ses nerfs et à sa volonté. »

P. 202 :

« Encore, toujours le vide !... Il n'en peut plus ; sa tête tourne, tourne comme le paysage environnant, il rampe à quatre pattes, s'aidant du piolet piqué dans le gazon glissant ; il songe au ridicule de sa position, à ce que penseraient de lui ses camarades s'ils le voyaient ainsi ramper comme une larve. »

L'accès du père défunt au statut de héros indépassable provoque chez le personnage du fils des perturbations œdipiennes assez semblables à celles relevées durant les années 20 dans la société française en proie à un deuil souvent ressentit comme insurmontable (S. Audoin-Rouzeau, A. Becker, 14-18 retrouver la Guerre, pp. 296-297). Le dépassement du deuil exigeant un détachement émotionnel vis à vis de l'être disparu qu'une idéalisation excessive du défunt entrave (S. Audoin-Rouzeau, A. Becker, 14-18 retrouver la Guerre, p. 297 reprenant la théorie sur le deuil que S. Freud exprime en 1913 dans Totem et Tabou).

Lorsque à la fin du récit le jeune Pierre, ayant surmonter toutes les épreuves, est sur le point d'accéder à son tour au statut d'homme adulte en devenant guide et en se mariant, c'est au vieil oncle à la retraite que revient le soin de lui transmettre l'éthique de la vie et du métier de guide.

P. 311-312 :

« Vous allez rentrer guides tous les deux […] Dites-vous bien qu'un client, c'est sacré, et qu'en prenant votre tour au Bureau, vous contracter envers lui un engagement solennel de lui faire accomplir des choses dangereuses et de le ramener vivant. »

Une transmission inter générationnelle perturbée.

Le père mort la transmission inter-générationnelle s'effectue d'un grand père vers son petit fils sans prendre en compte les souhaits d'un père voulant préserver son fils des dangers de la montagne. Cette non prise en compte des désirs du père à l'égard de l'avenir de son fils (qu'il soit hôtelier et non guide) reflète le contexte idéologique d'une époque (le roman parait en 1941) où le Maréchal Pétain, chef d'état au allure de grand père, entend éduquer la jeunesse en fustigeant la génération des adultes coupable d'avoir failli à leur devoir en préférant « l'esprit de jouissance » à « l'esprit de sacrifice » (discours de Philippe Pétain en juin 40 annonçant l'Armistice). Le récit veille cependant à ne pas opérer une condamnation de la génération des père aussi radical que celle développé par l'idéologie vichyste. L'ancrage du roman au milieu des années 20 fait ipso facto du père un ancien combattant de 14-18 et la transformation de son chalet familial en hôtel fait l'objet d'une longue description (pages 109-114) se concluant par ce commentaire élogieux.

P. 114:

« En six années de travail acharné, Jean avait bâti sa maison. »

Son fils Pierre n'envisage d'ailleurs pas de tourner le dos au projet de son père, il est implicitement acquis qu'il sera à la fois guide et hôtelier, si le message du père est renié son exemple d'une vie d'effort et de travail est parfaitement suivit.

Au final le roman se conclut par un échange conciliant harmonieusement le désir de se réaliser de la jeune génération exprimé par Pierre avec l'appel à la sagesse et au sens du devoir énoncé par le vieux guide.

P. 309 :

« [Pierre] La vie doit être une lutte continuelle. Malheur à ceux qui ne combattent pas ! Qui se laissent aller aux choses faciles ! J'ai bien failli devenir un de ceux-là, oncle ! Et quand je songe au bourbier dans lequel je m'enfonçais, j'en frissonne de dégoût. »

P. 311 :

« [Joseph Ravanat] Notre vie ne nous appartient pas, nous n'avons pas le droit d'en disposer, ce qui revient à dire que pas plus que nous ne pouvons nous suicider, nous ne devons hésiter à la risquer, lorsqu'on la réclame pour accomplir les destinées de la providence.[...] Il faut vous dépenser jusqu'à la mort, et considérer le repos comme un commencement de la mort. Travailler, lutter, agir, mener une vie rude. Et on y trouve plus de joie qu'à se laisser aller à fainéanter. »

Cette morale de dépassement de soi mis au service d'un destin commun se structure dans un discours réunissant les générations permet de ne pas rattacher le récit à une l'idéologie particulière d'un camps qui déchire la communauté nationale.

Un récit de sortie de deuil.

Écrit au début de la deuxième guerre mondiale, le roman de Frison-Roche propose un récit de sortie de deuil en développant le thème du relais des générations où les jeunes reprennent le rôle de leurs pères. Thème de l'espoir en la jeunesse qui doit prendre la place de ses ainés plus tôt que prévu ces derniers étant soit morts soit incapables que développe à la fois le régime de Vichy et la résistance naissante . La première partie du roman consacré à la tentative de récupération du corps du guide foudroyé en montagne insiste a de multiples sur la jeunesse des protagonistes. Le portrait du fils Pierre indique que ses expériences professionnelles à l'étranger l'on doté d'« une précoce maturité » (P. 10), le guide chef s'inquiète après avoir composé la caravane de secours de la jeunesse de ses recrues.

P. 99-100 :

« [Le guide chef] – Ça m'ennuie un peu, j'ai pu trouver que des jeunes porteurs ; il y aura juste trois guides, mais Maxime Vouilloz est un vieux renard. […] Ils voulaient tous partir, tu sais, jusqu'à ce petit Michel que j'ai embrigadé un peu contre mon gré : seize ans, c'est un peu jeune, pas vrai ? »

Plus tard au cours de l'expédition le vieux guide Joseph Ravanat se trouve contraint d'admettre sa faiblesse et la nécessité de passer le relais aux plus jeunes.

P. 143-144 :

« [Joseph Ravanat] – Mon pauvre Pierre, je n'ai pas l'intention de vous imposer la charge de me monter là haut. Je me sens pas bien : trop de fatigues et trop de peine, […] A mon avis, les meilleurs doivent rester. Les meilleurs, c'est à dire les plus jeunes, les plus souples, les bons en rocher, car il y aura une rude varappe. Maxime [un guide de 50 ans], il faut descendre avec moi. Je ne me sens pas bien du tout, et j'ai besoin d'un bon pour m'assurer dans le couloir. Les jeunes se débrouilleront bien, va, je les connais ; quand nous étions comme eux, nous aurions parlé de même. »

Relais précoce de la génération des parents par la génération des fils qu'impose l'épreuve que la guerre lui a fait subir à l'image du guide chef, Jean Baptiste Cupelaz, auquel une blessure de guerre interdit la montagne.

P. 82 :

« C'était un homme en pleine force qu'un éclat d'obus dans le bassin – souvenir de Verdun – avait pour toujours éloigné des courses. Le Bureau l'avait nommé à ce poste de guide-chef qui consiste précisément à ne pas faire le guide, »

A leur retour de la montagne les jeunes guides, après avoir in extrémis réussi a sauver leur camarade Pierre, refusent d'être relayer pour aller décrocher le corps du mort et revendiquent clairement un droit au sacrifice qui marque la prise de pouvoir d'une génération sur la précédente.

P. 166 :

« Vous avez peiné, hein ! Pour ça, ça devait être dur, dur et dangereux, fait Jean Baptiste [le guide chef].

– Un peu trop, répond Boule. Faut attendre le beau temps pour repartir.

– Je vais vous remplacer... j'en mettrai d'autres... vous avez fait ce que vous avez pu... reposez-vous.

– On a décidé de repartir la même équipe. C'est notre affaire, maintenant, de le décrocher. On l'a promis à Pierre et, après ce qui est arrivé, on le décrochera. On le ramènera ou on dégringolera nous aussi. »

Décision en forme de prise de pouvoir qu'entérine le guide chef instantanément.

« - Comme vous voudrez, ça fait mé pi pas pi, conclut Jean Baptiste.

Car il sait bien qu'il n'y a plus à revenir sur ce sujet. »

Reconstruction

Dans la deuxième partie du roman, intitulé ''Tu seras guide'', consacré à la rédemption de Pierre, c'est dans le cadre du traditionnel combat de vache au cours de la montée à l'alpage que s'affirme la jeune génération sur celle des plus âgés lorsque le jeune guide Fernand sur de lui et fier de sa vache de combat tient tête au propriétaire d'une vache réputé invincible.

P. 236-238 :

« Napoléon pérorait haut et clair. C'était un petit homme sournois et vindicatif qui se considérait comme le maitre de la montagne et ne voulait pas en démordre.

-Y a toujours mille francs sur ma vache ! Qui tient le pari ?

Personne ne le relevait, persuadé de l'invincibilité de sa reine. […] Fernand s'avança en provocateur au milieu de la salle. Il pouvait bien avoir vingt ans de moins que Napoléon mais chacun connaissait déjà sa passion et sa science du bétail, et, à l'étable, les connaisseurs avaient admiré la belle allure de sa vache.

- Je tiens le pari, Napoléon, dit-il, ma vache fera crever ta bourrique encornée ! [...]

Pierre à ce moment intervint :

- Prends son argent, Hyacinthe, et pour bien prouver que je ne crains pas sa vieille bique rabibochée de fil de fer, je parie mille francs sur la vache de Fernand. Tu tiens le pari Napoléon?

Les autres se regardaient, tout éberlués de l'audace de ces deux gamins, et déjà deux clans s'affrontaient. Chacun souhaitait en dedans de lui la victoire de Fernand, il y avait trop longtemps que l'autre crânait avec l'invulnérabilité de sa reine ; mais personne n'osait soutenir Fernand, c'était trop risqué. »

Mise en scène qui peut en filigrane se lire dans le contexte de la guerre et de l'occupation comme un appel à la jeune génération de prendre ses responsabilités plus vite que prévu. La génération des anciens (type grand parents n'étant plus capable et la génération des père étant mort ou empêchés).

Ce dépassement s'effectue d'abord en proposant une intrigue rétablissant l'ordre normal de succession des générations le père décédant avant son fils contrairement à de nombreuses situations de deuil lourdement traumatisante de la guerre de 14-18 où des parents et grands parents se trouvent contraint d'enterrer leur fils (S. Audoin-Rouzeau, A. Becker, 14-18 retrouver la Guerre, pp. 282-285).

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le 20 avr. 2024

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