Pierre Grassou par BibliOrnitho
Pierre Grassou, dit Fougère (sa ville natale), est un peintre médiocre qui s’entête à gâter des toiles malgré les sages conseils de ses amis (peintres de talent) l’encourageant à se retirer de cette profession qui n’est pas faite pour lui.
Malgré tout et grâce à sa collaboration avec Elias Magus, marchand de tableaux qui ne s’embarrasse guère de scrupules, Fougère parvient à vivre de sa peinture en fournissant à Magus des copies de grands maîtres que ce dernier revend fort cher en les faisant passer pour des authentiques à de riches bourgeois ignorants.
Pierre Grassou est possesseur de la légion d’honneur qui lui a été décerné sur un malentendu par un roi qui se méprit sur la qualité d’une de ses toiles : exposée au salon grâce à l’intervention de ses amis qui le prirent en pitié, la toile représentait un chouan condamné à mort, sujet politiquement correct et fort apprécié durant la Restauration.
Décoration qui impressionna grandement la famille Vervelle, amateurs d’art incapables de différencier une croute d’une toile exécutée par un artiste de génie. Victimes privilégiées de Magus qui présenta Fougère comme un grand maître à ces riches bourgeois désireux de faire faire leur portrait. L’illusion fut telle que le couple accorda au peintre la main de leur fille.
Alors que tout semblait réussir à cet homme terne, celui-ci souffrit toujours des moqueries des artistes (vrais) dont il ne fit jamais partie.
Une nouvelle présentée par Balzac sous la forme d’une face bouffonne dans laquelle le lecteur s’amuse beaucoup des prétendues connaissances de cette bourgeoisie superficielle.