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Le livre de J.M. Barrie saisit avec justesse la mélancolie cruelle du temps qui passe. Les personnages sont bien plus complexes que ce que l'adaptation de Disney m'avait laissé comme souvenir. Le ton y est également beaucoup plus mature. Le monde de l'enfance et de l'imaginaire, certes, mais avec du sang et des morts (sans blagues, l'île de Peter Pan est une véritable zone de guerre, et les enfants perdus sont tout aussi violents et sanguinaires que les pirates de Capitaine Crochet).


Les personnages de Peter Pan et de Jacques Crochet sont très bien écrit (mention spéciale pour le Capitaine Crochet, bien loin du bête méchant manichéen de Disney).


On se reconnaît forcément un peu dans les deux personnages :


Peter Pan, l'enfant éternel qui refuse de grandir et fuie les responsabilités, mais qui se coupe par la même occasion d'un quelconque futur. Alors qu'il vit une aventure éternelle, il ne semble pas pour autant être heureux, il sait qu'il ne connaitra jamais l'amour, l'attachement à un but ou une cause, condamné à vivre une vie dénuée de sens. Peter ne prend rien au sérieux et tout semble un jeu pour lui, même la mort. Ce refus des responsabilité par peur d'en assumer les mauvais côtés est quelque chose qui, je crois, fait écho chez tout le monde.


Puis Jacques Crochet, l'adulte par excellence. Qui a accepté de grandir, et qui, vieillissant, se retrouve terrifié à l'idée de mourir, fin inévitable pour tout être humain. C'est un personnage cruel, certes, mais nuancé. Capitaine tyrannique de son bateau, il est dur avec ses hommes mais n'y prend pas de plaisir. On sent qu'à l'inverse de Peter Pan, il ne s'amuse pas à jouer son rôle car c'est plutôt un fardeau pour lui. Néanmoins, il l'assume car c'est un adulte responsable et digne. Bien plus complexe que le méchant de base que je pensais trouver.


Bref, je pourrais écrire encore longtemps sur toutes les qualités de ce récit, comme son style impeccable et drôle, la justesse de son rythme, le bon goût général qui y règne.
Une belle œuvre qui mérite assurément sa place de classique.

Romanicus
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le 6 janv. 2021

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Romanicus

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