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Ecrit à la fin de la 2nde guerre mondiale, le livre relate l'histoire d'Anne-Marie, jeune femme réservée et bienveillante.
La première partie relate l'accueil que lui fera Jenny, amie devenue actrice célèbre mais souffrant d'un manque d'amour. Formule qui donne son titre au roman. C'est également à Jenny la rouge (la soit-disant communiste) que s'adresse la recommandation : "La politique n’est pas l’affaire des femmes".
La seconde partie se focalise sur Anne-Marie et ses pérégrinations pendant la 2nde guerre mondiale. Ses aventures la mèneront jusqu'à la résistance.
Ce n'est pas sans raison qu'Elsa Triolet a obtenu le Goncourt. Elle a la plume qui rend la lecture facile.
Et pourtant le roman m'a paru long :
- la première partie s'attarde sur les états d'âme d'une actrice qui ne parait jamais réellement sympathique. Comment apprécier un roman sans aimer l'une des deux principales protagonistes ?
- la seconde partie est plus rythmée, les scènes y sont très visuelles, à la manière du théâtre de Vaudeville. Mais là aussi, difficile d'avoir prise avec Anne-Marie qui est au centre de l'histoire sans être réellement présente.
Au-delà des personnages, je m'interroge encore sur le sujet du livre.
- Jenny est une façade. Anne-Marie une héroïne de circonstance. A priori pas de valeurs phares qui nous soient suggérées, si ce n'est le désenchantement d'une société altière et superficielle.
- La seconde guerre mondiale et les périodes qui lui précèdent et succèdent semblent donc être le sujet. Et donc le livre semble devoir être lu au premier degré : les "boches" sont détestables, autant que les "collabos". Désenchantement aussi vis-à-vis des français et de leur bassesse (avidité, malhonnêteté, mensonge...)
Même si comparaison n'est pas raison, j'ai été d'autant plus déçu que je sortais de la lecture de Vercors et de la description sur des épisodes historiques similaires (arrivée des nazis dans la France occupée, résistance...). Quelle différence de traitement ! Quelle puissance dans la suggestivité des atmosphères ! Quelle confrontation silencieuse et cornélienne entre les faits exposés froidement et les valeurs traditionnelles d'humanisme, d'honnêteté !
Bref, Elsa Triolet avec un sens de l'écriture certain n'arrive pas à faire décoller une histoire :
- qui souffre de la difficulté à s'identifier à ses héroïnes,
- qui manque cruellement de sujet au-delà de la critique d'une société française au plus dans les années 30-40.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste En 2021, les livres de ma bibliothèque que je n'ai pas (eu) le courage de lire
Créée
le 26 janv. 2021
Critique lue 82 fois
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