Exceptionnel roman.


On suit Hugo gamin presque abandonné par ses parents, complétement dégouté par son quotidien, qui va retrouver le goût de la vie en faisant la rencontre d'une bande de potes. Sauf que Hugo la vie il la voit en grand, il la voit sur la route, il la voit libre.


Il va donc devenir Bohem le motard. A partir de là, il aura beaucoup de mal à s'arrêter, et son sens de l'honneur et son intégrité seront mis à l'épreuve.


Ce destin est superbement raconté, à la première personne, on ne fait qu'un avec Bohem, on le voit grandir, et affronter toutes les épreuves avec ce regard acéré et sans compromis.


Et chose rare dans les bonnes histoire, sa fin est à la hauteur du reste.


Si vous avez toujours rêvé de dire merde à tout le monde et de tracer la route avec de super potes, lisez ce livre. Sinon lisez le quand même.



... au final, voler, c'est voler, et c'est sans doute vrai par ailleurs, n'empêche que nous on a jamais volé un pauvre et que l'État peut pas en dire autant.
(...)
Dans la vie, je crois qu'il vaut mieux montrer ses vrais défauts que ses fausses qualités. Vaut mieux surprendre que décevoir.
(...)
Plus le temps passe, plus j'ai l'impression de voir nos libertés s'abimer, comme un buisson auquel on fait rien que de couper les branches, " pour son bien". J'ai le sentiment que, chaque jour, une nouvelle loi sort du chapeau d'un magicien drôlement sadique pour réglementer encore un peu plus nos toutes petites vies et mettre des sens interdits partout sur nos chemins.
(...)
Sur la route, j'ai revu plusieurs fois ma vie tout entière, j'ai eu tout le temps, dans la longue caresse du soleil et du vent, de me poser toutes les questions, de faire le tour de moi-même et de nous tous et, dans ma solitude, j'étais fier de nous. J'ai appris la paix, j'ai appris la vanité, l'éphémère, la fragilité des choses et le souffle léger de la vie, j'ai vu la brièveté de l'existence, j'ai vu le temps qui passe et qui n'est rien, j'ai ri de nos espoirs idiots, de nos combats imbéciles, et plus rien ne m'a paru aussi grand que la route elle-même.
(...)
Avec le recul quand j'y repense, je me dis que peut-être Dozer il faisait ça pour nous protéger, parce que c'est vrai qu'on était encore des gosses à moitié et qu'il se disait qu'on était surement pas prêts pour entrer dans le monde des MC, et d'ailleurs il avait sans doute raison, sauf que, bien sur Oscar il a pas pu fermer sa gueule, il a fait :
Mais sinon, tu sais que tu peux aller te faire enculer aussi ? Et là forcément, c'est parti en chaude pisse.


alb
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le 6 juin 2019

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