Les amoureux de Pocahontas reconnaîtront la référence -
Maddy et Dalt sont passeurs de rivières. Beaux et forts, ils guident ensembles des touristes ébahis par leur coup de pagaie et leur maîtrise du courant et des flots. Ils tombent amoureux, d’un amour aussi robuste que leur jeunesse. Or de la robustesse il leur en faudra pour vivre avec cette maladie qui va terrasser Maddy, alors jeune mère.
Tous les éléments qui auraient pu construire une histoire banale d’amour, Mad et Dalt les fuient. Leur mariage ne sera pas ponctué d’un « je le veux » mais de leur phrase à eux, celle dont ils raviveront le souvenir dans les moments les plus vertigineux de leur vie. Tout aurait également pu pousser le couple à devenir une famille normale qu’une maladie normale a frappée. S’il y a autant de façons de vivre une maladie qu’il y a d’êtres humains sur Terre, celle de Maddy et de Dalt est à l’image de leur couple : forte, courageuse, charnelle, drôle, vulgaire.
De l’amour il y en a donc dans Mon désir le plus ardent, mais le récit est porté par un Pete Fromm qui ne verse jamais dans l’impudeur ou la mièvrerie (on sent même parfois une touche de pudibonderie américaine). Fromm décrit en effet avec justesse les travers de la vie, de l’amour, du couple, de la maladie. La narration est divisée en ellipses temporaires parfois surprenantes pour le lecteur mais qui permettent à l’auteur de retracer une vie entière à la manière d’un album photos, comme un focus sur les moments forts.
Un beau récit de vie à mettre entre les mains du lecteur qui a tendance à fuir l’eau de rose sans dire non à l’amour.