J'ai terminé Métaquine - Indications en restant un peu sur ma faim; quelque chose comme l'impression d'une fin en queue de poisson, des tas de choses glissées ça et là (la scène des promeneurs, la Guillane, l'abraxas, la statue de Glapier, l'initiation d'Aurélia, etc, etc.) non exploitées en définitive. Et puis, je me suis rendu-compte qu'il y avait une suite : Métaquine - Contre-indications. Suis-je donc distrait !


Il est du coup difficile de délivrer une vraie critique de ce qui n'est qu'un tome 1, qui, contrairement à ce qui advient parfois, ne se conclut pas véritablement. Mais pourquoi l'avoir sorti en deux volumes, bordel ? Une stratégie commerciale de l'éditeur ou quoi ? Pourtant, l'Atalante est une maison sérieuse.


Pour en revenir au fond, beaucoup de qualité dans ce premier opus. Un procédé narratif original et bien construit : 6 narrateurs qui se succèdent et exposent chacun au lecteur un pan de l'histoire. Une tonalité très pessimiste, c'est vrai, mais un petit côté "anar fuck le système" qui n'est pas pour me déplaire. Surprenant de la part d'un auteur suisse. Non, là je manie le cliché. Bon bref, situé dans un futur proche, le bouquin n'en égratigne pas moins des tas de choses qui se produisent actuellement, que ce soit en politique, dans les médias, le système de santé, la recherche, sur internet, à propos des lanceurs d'alerte ou tout simplement dans la vie quotidienne des gens.


Et par rapport à tout cela, Rouiller remonte assez directement à la notion de conscience (politique, on pourrait dire), les textes de Glapier apportant la touche théorique à ce que l'on ressent à travers nos six narrateurs. Par exemple : "voici donc, du mensonge moderne, les quatre vérités : tout est bon pour faire vendre, pas de pouvoir sans parjure, le fantasme règne sans mesure et l'audimat construit le monde". Bien envoyé, non ? Mensonge donc, qui annihile les consciences, comme pourrait le faire une drogue...tiens, tiens.


Et je m'arrête là, car il me faudra lire la suite afin d'avoir plus de billes pour boucler ma critique.

Marcus31
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le 11 janv. 2017

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