Une chronique du journal "Le Monde" et plus particulièrement cet extrait, m'avait donné envie de lire ce recueil.
C’est un roman de romans, qui vise à épuiser toutes les variations de la même histoire. Ou peut-être toutes les histoires possibles, tant il s’agit ici, à chaque page, de viser le centre exact de la condition humaine.
J'étais très intrigué par les questions existentielles, le roman qui "épuise toutes les histoires possibles" ... Malheureusement, ce n'était que de grandes phrases pour introduire des nouvelles toutes plus indigestes les unes que les autres. Lors des deux premières, je me suis demandé comment on pouvait écrire quelque chose comme cela. Et pire encore, comment on pouvait être publié et obtenir une recommandation dans un grand quotidien. J'aime pourtant les histoires où il n'y a pas réellement d'intrigue mais où l'on plonge dans les pensées d'un personnage. Malheureusement, ce n'est pas le cas ici. Les histoires ne sont que de longues métaphores poussiéreuses et impénétrables qui au final, bien que détaillées et bien écrites, ne disent rien du tout. C'est un ennui total, une bataille à mener phrase après phrase contre des élucubrations sans queue ni tête.
La quatrième nouvelle, troisième si on oublie le conte d'ouverture (qui est si mauvais qu'on ne saurait m'en vouloir de l'oublier), est un peu moins horrible à lire. On comprend mieux la solitude du personnage quand elle est exprimée dans des histoires farfelues.
Il n'empêche que, grâce à cette nouvelle, on réalise à quel point, passé les esbroufes oniriques somnolentes, l'auteur n'a rien de profond (ni même de bateau, c'est vraiment vide intellectuellement) à nous dire sur les thèmes qu'il aborde : les relations hommes femmes, la solitude, l'adolescence, le passage à l'âge adulte ... Un conte métaphorique abracadabrantesque est une jolie façon de ne rien dire sur un sujet. Quelle purge !
J'ai l'impression que l'auteur manie tellement bien l'écriture qu'il se perd derrière son talent. Qu'il ne se rend pas compte que sa belle plume n'est ici au service de rien du tout.