C'est par ce troisième opus de 950 pages que s'achève le cycle de Mars de Robinson. Après le temps de la colonisation (Mars la Rouge), celui de la terraformation (Mars la Verte), vient celui de l'émancipation : déclarer son indépendance vis à vis de la Terre, chasser les multinationales qui avaient fait de Mars leur garde manger, promulguer une constitution, créer des structures de gouvernement...c'est le premier tiers de Mars La Bleue. Comme les précédents, le livre est découpés en gros chapitres où l'on suit un protagoniste, généralement l'un des cents premiers (c'est à dire les colons qui ont le premier posé le pied sur Mars dans «la rouge» et qu'un sérum de longévité maintient en vie à des ages canoniques. Il y a Nadia la technicienne, Maya la politicienne, Sax le scientifique, Ann la géologue, Michel le psy...et quelques un de leurs descendants : Nirgal, l'aventurier, Zo, l'éternelle adolescente...

Avec ces personnages on explore les facettes de Mars, on revient sur la Terre que la fonte des glaces de l'Antartique a pas mal refaçonnée, on participe à la conquête des autres planètes du système solaire (un chapitre particulièrement intéressant), on découvre les loisirs des martiens, la manière dont le globe évolue, les us et coutumes des martiens...il se passe plein de choses.
Ce changement de protagonistes, s'il donne du rythme au récit, n'évite pas une certaine répétitivité et des longueurs. Car comme les deux précédents tomes, Mars la bleue, c'est quand même 950 pages! Et même s'il se passe des tas de chose, si voir évoluer une planète, se créer des villes, des rivières, une atmosphère, une faune et une flore, c'est diablement intéressant, il y a du déjà vu, et il y en a pas mal...
Donc, j'ai déployé des trésors de motivation pour arriver au bout de ce pavé dont un bon tiers est à mon avis évitable (notamment vers les 200 dernières pages, quand Sax essaye de trouver une cause aux crises de sénilité qui touchent les 100 premiers).
Le cycle de Mars est un chef d'œuvre d'anticipation, je suis certain que tout ce que Robinson avance est scientifiquement étayé et il faut reconnaître que la société utopique qu'il invente est très attirante. Je ne regrette pas de l'avoir lu et le recommanderai chaudement à tous fans de SF capables de lire un pavé de près de 3000 pages, car au final, c'est l'œuvre dans son ensemble qu'on gardera en mémoire et pas les petits désagréments dus à certaines longueurs. D'ailleurs, j'ai bien envie de relire «la rouge »...
rivax
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le 4 juil. 2012

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