Un livre acquis un peu au hasard, ça faisait un petit moment que je n'avais pas lu de fantasy et il m'avait accroché à l'occasion d'un passage en librairie, alors que je ne connaissais son auteur ni d'Eve, ni d'Adam. J'avais du coup été attiré par la quête épique qu'il laissait entrevoir. Du classique, hein, je voulais du classique. Et l'épaisseur du bouquin (près de 750 pages) promettait des heures de lecture que j'espérais captivantes et sans prise excessive de tête.


En fait, me fus-je trompé que ça aurait pu être très chiant. Heureusement, cela n'a pas été le cas et mes attentes n'ont pas été déçues. Rien d'exceptionnel, mais un monde magique d'inspiration médiévale vaguement teinté d'ambiances russes et sibériennes. Un récit choral construit autour de trois personnages principaux et de leurs amours, dont les destins, sans surprise, s'entremêlent et finissent par se rejoindre dans une apothéose plutôt bien fichue. Des personnages, les principaux et ceux de leurs entourages plutôt bien campés, il faut dire qu'il y a les pages pour et, qu'en sus, la narration est très centrée sur leurs sentiments, sans doute plus que sur la seule description du monde de Bohen. Une écriture certes peu ambitieuse, mais qui a le mérite de la lisibilité. Bref, tous les codes du genre étaient respectés; je ne m'attendais pas à plus et, à vrai dire, je n'en demandais pas plus.


Une touche d'originalité tout de même, qui a le mérite de perturber quelque peu la mécanique parfois un trop bien rodée de la fantasy. Car voilà, les trois personnages principaux sont à tendance homosexuelle : une lesbienne, un bisexuel qui s'amourache d'un/une hermaphrodite et enfin une relation amoureuse entre hommes platonique, pour laquelle la fusion des corps s'opère par la magie. Ce qui nous change - je caricature un peu - du beau chevalier et de la farouche princesse. C'est forcément surprenant au début, car on n'est vraiment pas habitués. Mais c'est très bien inséré dans le récit et ça fonctionne parfaitement. Une réussite, donc, avec évidemment quelques messages positifs glissés de ci de là en faveur des droits LGBT. En tous cas, ça m'est apparu comme une innovation, car contrairement au cinéma, la littérature fantastique n'a pas encore été submergée par un nombre incalculable d'oeuvres, plus ou moins bien réussies, mettant en scène des amours homosexuelles.


Pas grand chose à ajouter, si ce n'est que ce bouquin a pour thème la chute d'un empire et l'ambiance de fin de règne qui transpire de sa seconde moitié est plutôt bien rendue. Se veut-elle prophétique ? Difficile à dire. Mais qui sait ?

Marcus31
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le 27 nov. 2019

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