Un roman qui commence bien, avec une ambiance intrigante dans un Berlin nouvellement nazi et avec la rencontre et collaboration à contrecoeur d'un psychanalyste profiteur et d'un officier caricatural de la Gestapo. Néanmoins, les personnages se lissent et se dégonflent vite, devenant de gentilles marionnettes aux répliques plates et à la déduction inhibée. Le nazi découvre le pouvoir de l'amitié, le psychanalyste ouvre les yeux sur le monde... la 3ème protagoniste a au moins la décence de rester alcoolique.
Les thèmes abordés sont intéressants mais les simplifications et les maladresses continuelles dans l'écriture et la cohérence du texte donnent l'impression de lire de la littérature d'adolescent (si vous ne craignez pas que votre ado apprennent les détails sordides et froids des expériences d'exécution et de castration des nazis sur les Untermenschen).
Le livre est long car la trame narrative, en voulant introduire des rebondissements exhaltants dans l'enquête, ne parvient qu'à déconstruire peu à peu la cohérence du roman jusqu'à réussir à détruire tout intérêt du lecteur pour la conclusion de l'enquête.
Quelques citations édifiantes :
"Cette vision le calma direct.", p.372.
À propos du nazi sanguinaire et revanchard au début du roman : "L'enquête [...] l'avait initié à d'autres valeurs. L'amitié d'abord.", p.497. Quelle magnifique leçon de vie !
En bref, 50 bonnes premières pages puis un livre qui ne sait plus ou aller.