Un livre fabuleux, qui m'a mis en émoi. Une véritable fresque de la nature humaine dans toute sa vulnérabilité. On y trouve tous les malheurs du monde, un livre cathartique, passionnant, rempli d'angoisses, de sensibilité, de vulnérabilité. Comme l'a dit Murakami, Dostoievski a su décrire avec une "insupportable tendresse des êtres abandonnés de Dieu". On sent le tourment de l'auteur, une volonté d'extirper son cancer existentiel. Ce livre m'a redonné goût à l'écriture. Sans pudeur, sans strass et paillettes, les frères Karamazov est à mi-chemin entre une oeuvre fantastique, dantesque et le roman austère russe. Un auteur qui brise tous les codes de la littérature française, voire occidentale. Une écriture décousue et longue, qui parvient malgré tout à captiver. Des personnages qui incarnent les plus grandes questions philosophiques, et les exposent dans des dialogues hauts en couleur, fiévreux. Grand bravo à André Markowicz pour sa traduction.