Les Flibustiers de la mer chimique partait bien avec une double narration sur les personnages d’Alba et d’Ismael dans un monde apocalyptique aux petits oignons. Une mer polluée par les produits chimiques, un sous marin avec un équipage azimuté d’une part. Une ville de Rome,d’autre part, avec une despote ( la Métareine) dont les manœuvres avec sa milice ( les Étoilés) et les transfuges d’espèce humaine ( les Trans, métaboliquement modifiés) interroge. L’univers de base de Marguerite Imbert n’est pas inintéressant mais c’est plutôt ce qu’elle en fait qui désarçonne le lecteur. En introduisant des effets de surprise plus ou moins efficaces, en multipliant les postulats narratifs à outrance, l’autrice est sur plusieurs fronts en même temps et ne veut pas choisir entre l’ambiance, une intrigue qu’elle ne réglera finalement par une ultime pirouette aussi farfelue que maladroite. Ce qui pouvait passer pour une certaine maîtrise au début du roman apparaît comme une avalanche d’idées mises bout à bout dont la finalité prend l’eau. Finalement les personnages d’Alba et Jonathan sont énervants et Ismael, celui qui tirait son épingle de la narration par son flegme et son sens de l’observation, réduit à de la figuration balbutiante à la fin du livre. Sur l’ensemble, la tentative d’élaboration d’univers apocalyptique de Marguerite Imbert est bonne mais quelques personnages 100000 volts gâchent l’exposition et procurent des scènes aussi bavardes qu’inutiles.Alors oui, tout ça pour ça et de refermer les Flibustiers de la mer chimique sur un sentiment d’inachevé, de lassitude pour ce qui aurait pu être un roman de bien meilleure facture!

Specliseur
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Lectures en 2023

Créée

le 8 avr. 2023

Critique lue 160 fois

1 j'aime

Specliseur

Écrit par

Critique lue 160 fois

1

D'autres avis sur Les Flibustiers de la mer chimique

Les Flibustiers de la mer chimique
Le-Maitre-Archiviste
8

Critique de Les Flibustiers de la mer chimique par Le-Maitre-Archiviste

Décidément, le climat d'écoanxiété ne cesse de galvaniser les esprits d'auteurs et autrices désireux d'explorer les abîmes d'une humanité en proie à une catastrophe écologique actuelle. Que ce soit...

le 6 janv. 2024

Du même critique

Eiffel
Specliseur
8

Un biopic alternatif remarquable

Ce qui marque d’entrée dans Eiffel est la qualité des scènes d’époque du côté de Bordeaux où de Paris. Martin Bourboulon effectue une mise en scène épatante où chaque détail compte. Les extérieurs de...

le 13 oct. 2021

40 j'aime

Paddington
Specliseur
7

Un petit ours débonnaire dans un film drôle et optimiste

Je comprends mieux pourquoi nos voisins britanniques ont une affection si particulière pour Paddington.Ce petit ours péruvien et déraciné qui débarque à Londres a déjà un regard naïf mais pas tant...

le 14 déc. 2014

25 j'aime

3

Les Frères Sisters
Specliseur
5

Le western: pas un background pour Jacques Audiard

Quand j’ai lu,comme beaucoup de monde,que les Frères Sisters était une proposition de John C Reilly au réalisateur,j’ai commencé à avoir quelques doutes sur la nature de ce film pas véritablement...

le 20 sept. 2018

19 j'aime