Magistral.
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Je n’ai pas vu grand-chose de « furtif » dans les mises en scène des Bonnes : il est amusant de voir que la plupart des représentations de la pièce fonctionnent alors qu’elles semblent systématiquement prendre le contre-pied de « Comment jouer les Bonnes ». Et bien que les indications de Genet, en dépit de leur brièveté, présentent presque plus d’intérêt que le texte lui-même. À moins que la pièce fonctionne justement parce que les metteurs en scène ne respectent pas lesdites indications.
Et pour le coup, parler des Bonnes après en avoir simplement lu le texte revient à juger un morceau de musique d’après la partition : une trame à la fois statique comme une tragédie grecque et bordélique comme un travail collectif d’une bonne classe de lycée tout heureuse d’avoir découvert les potentialités de la catharsis et du théâtre dans le théâtre (« Quand nous accomplissons la cérémonie, je protège mon cou. C’est moi que tu vises à travers Madame, c’est moi qui suis en danger. », Claire à Solange, p. 48), des lapsus (« SOLANGE […] Car Solange vous emmerde ! / CLAIRE, affolée. Claire ! Claire ! / SOLANGE. Hein ? / CLAIRE, dans un murmure. Claire, Solange, Claire. / SOLANGE. Ah ! oui, Claire. Claire vous emmerde ! », p. 29) et de la mythologie comparée (« Solange, à nous deux, nous serons ce couple éternel du criminel et de la sainte. Nous serons sauvées, Solange, je te le jure, sauvées ! », p. 60).
Pour faire quelque chose sur scène à partir du texte des Bonnes, je crois qu’il n’y a que deux grandes options : l’hystérie du début à la fin, avec piaillements, portes qui claquent et claques qui portent ; et la déconstruction post-contemporaine façon avant-garde dramatique, avec deux sœurs nues sous leur tablier et une cage à poules en guise de chambre. Alors que « Le metteur en scène doit comprendre, car je ne peux tout de même pas tout expliquer, pourquoi la chambre doit être la copie à peu près exacte d’une chambre féminine » (p. 11).
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le 6 oct. 2016
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